Au lendemain de la catastrophe de Gênes, où un viaduc autoroutier s'est partiellement effondré, faisant au moins 38 morts, le gouvernement italien a annoncé mercredi qu'il envisageait de révoquer la concession de la société gérant l'autoroute «Autostrade per l'Italia», filiale du groupe Atlantia. Une amende de 150 millions d'euros Les autorités souhaitent en outre la démission des dirigeants de cette société et vont réclamer une amende pouvant atteindre 150 millions d'euros, a annoncé sur Facebook le ministre des Infrastructures et des transports, Danilo Toninelli. Pour Luigi Di Maio, vice-Premier ministre, le pont «ne s'est pas écroulé par fatalité mais parce que la maintenance n'a pas été assurée». «Les responsables ont un nom: Autostrade per l'Italia», a-t-il annoncé à la radio. Pendant des années, on a affirmé que la gestion des autoroutes par des privés était meilleure que par l'Etat. Maintenant, un des plus grands concessionnaires européens indique que ce pont était sûr et que rien ne laissait présager l'effondrement», a lancé Di Maio. «Autostrade devait assurer la maintenance et ne l'a pas faite. Ils encaissent les péages les plus chers d'Europe et paient les impôts les plus bas, au Luxembourg en plus. Il faut retirer les concessions et faire payer des amendes. Si un privé n'est pas en mesure de gérer les autoroutes, l'Etat le fera», a-t-il prévenu. Aucune réaction n'a pu être obtenue auprès du groupe Atlantia après les déclarations de Toninelli. Autostrade per l'Italia a rappelé mardi que d'importants travaux de rénovation avaient été menés sur le viaduc en 2016. Parlant d'un accident «imprévisible», son directeur pour la région de Gênes, Stefano Marigliani, a assuré que le pont était «constamment surveillé, bien au-delà des exigences légales», et qu'il n'y avait «aucune raison de penser qu'il était dangereux».