Le club Mediapart a publié, le premier août 2018, une interview avec Rachid Talbi Alami, ministre marocain de la jeunesse et des sports, au cours de laquelle ce dernier a démenti catégoriquement des rumeurs dévoilant la volonté du Maroc de suppléer le Cameroun à l'organisation de la prochaine édition de la CAN. Une interview qui s'avère « imaginée » par son auteur, Alex Devechio. «Le ministre marocain des sports : «La CAN 2019 au Maroc est une fake news»» est l'intitulé de l'interview publiée sur le «Club», un espace mis à la disposition des abonnés du site d'actualité Mediapart désireux de partager leurs contributions personnelles. Cependant, des sources proches du ministre ont confirmé que Rachid Talbi Alami n'a accordé aucune interview à qui que ce soit concernant l'organisation par le Cameroun de la CAN 2019. Contenu de l'interview À travers cette interview -fictive- Alex Devechio a tenté de vérifier, auprès du ministre de la Jeunesse et des sports, si le Maroc a l'ambition de remplacer le Cameroun en tant que pays hôte de la CAN 2019. La réponse, tout en étant irréelle, ne manque pas de véracité : «Croyez-moi, si la CAN devait s'organiser au Maroc, je serais le premier à m'en réjouir. Cependant, ni pour sa Majesté le Roi, il n'est question de l'organiser. Je vous le répète, cette idée ne nous a même jamais traversé la tête. Pour tout vous dire, en voyant cette rumeur circuler, je l'ai d'abord pris avec le sourire, tellement cela me paraissait ahurissant que l'on puisse y croire». Le ministre est revenu également sur le parcours des Lions de l'Atlas lors de la phase finale de la Coupe du Monde Russie 2018. En regrettant une disqualification précoce, Rachid Talbi Alami s'est estimé optimiste quant à l'avenir de l'équipe nationale marocaine. «Je vois le parcours de notre équipe en deux temps. Il y a eu la phase finale en Russie, et nous aurions bien évidemment voulu pouvoir jouer les quarts de finales, mais nous étions dans un groupe difficile avec le Portugal de Ronaldo, et l'Espagne, ancien Champion du monde. Mais si l'on regarde l'ensemble, nous avons gagné tous nos matchs préparatoires, et cela est prometteur pour l'avenir», a-t-il souligné. Ni fond, ni forme ! Une interview pleine de fautes d'orthographe et de style, c'est du moins ce qui se retient après une première lecture en diagonale de l'article publié sur le Club de Mediapart. En outre, les «prétendues» réponses du ministre marocain sont rédigées dans un style très simpliste, et énoncent des prises de position connues du grand public depuis, au moins, mars 2018, date de la tenue du Symposium du football féminin à Marrakech. En fait, à la marge de cet événement mondial, Fouzi Lekjaa, président de la FRMF, avait mis fin aux rumeurs stipulant que le Maroc allait suppléer le Cameroun dans l'organisation de la CAN 2019, et a proposé le soutien inconditionnel du royaume à la fédération camerounaise afin de réussir cette fête continentale. Quid du «journaliste» Actif sur le Club Mediapart depuis le 5 juin 2018, date de la publication de son premier article, Alex Devechio est intéressé par le Continent africain, d'ailleurs l'ensemble de ses 8 contributions sont consacrées aux pays africains. En outre, le «journaliste» se présente sur son blog Mediapart comme un simple «observateur et photographe qui aime dénoncer et améliorer sans jamais déformer», ironique. En plus de la création d'un contenu totalement fictif, et pas seulement déformé ! Le contributeur sur la plateforme Mediapart semble usurper l'identité d'un journaliste du Figaro, plus connu en France, Alexandre Devecchio (avec deux c). Une fake-interview à prendre au sérieux ? Non ! D'ailleurs, Mediapart présente son Club comme étant un espace de contributions personnelles à la fois réseau social et plateforme de blogs. «Chaque abonné (e) de Mediapart a la possibilité d'éditer et de publier des textes, des liens, des images, des photographies, des vidéos et des enregistrements sonores. [...]. Chaque auteur (e) est entièrement responsable des contenus qu'il (elle) publie», mentionne le site dans sa charte. Il est évident que cette information, étant une autre fake-news, n'est pas à prendre au sérieux. Comme disait Rachid Talbi Alami dans son échange fictif : «En voyant cette rumeur circuler, je l'ai d'abord pris avec le sourire, tellement cela me paraissait ahurissant que l'on puisse y croire».