La requalification urbaine des anciennes médinas de Rabat, Marrakech et Fès se dote d'un nouveau cadre d'action. Remise à niveau des infrastructures de base, restauration des remparts, éclairage etc.. l'objectif est de préserver un patrimoine historique séculaire. L'exécution du programme de réhabilitation des anciennes médinas passe à la vitesse maximale durant ce 2e trimestre de l'année 2018 après que le roi a donné le coup d'envoi d'un programme global pour les cités historiques de Rabat, Fès et Marrakech. Les données des projets qui ont été initiés montrent que le souci du développement durable est resté très présent durant la conception des projets , articulés autour de la création de pôles touristiques qui devront profiter aux habitants des cités historiques concernées par cette 1ére vague de contrats visant la restauration de la mémoire collective qui recèle les endroits visés par les chantiers arrêtés. Rabat, les remparts et les portes historiques prioritaires Le nouveau programme est doté d'une enveloppe budgétaire de l'ordre de 325 MDH, avec une contribution du Fonds Hassan II pour le développement économique et social de près de 250 MDH.S'étalant sur 3 années , le programme de valorisation de l'ancienne médina de Rabat devra s'achever en 2021 et portera sur l'aménagement de la Place Bab El Had et des Places jouxtant le marché central, le renforcement du système de signalisation, la mise en place de plateformes interactives d'informations touristiques, le revêtement des ruelles sur un trajet de 8 km ainsi que la création de deux parkings souterrains à Bab El Had et Bab Chellah, d'une capacité totale de 1.090 places. L'ancienne médina de Rabat a été réhabilitée dans le cadre du programme "Rabat Ville Lumière, Capitale Marocaine de la Culture". Plusieurs projets y ont été lancés, dont les plus importants portent sur la restauration de remparts, de portes historiques, de mosquées et Zaouiyas, la réhabilitation des Foundouks traditionnels et des édifices menaçant ruine ainsi que la réalisation de terrains de sport de proximité et d'espaces verts. La ville ocre, 4000 édifices rénovés Avec une enveloppe de l'ordre de 484 MDH, le programme de valorisation de l'ancienne médina de Marrakech prévoit la valorisation des monuments historiques, le renforcement du système de signalisation et du réseau d'éclairage, la mise en place de plateformes interactives d'informations touristiques et l'aménagement d'espaces publics et de six parkings, dont deux souterrains, d'une capacité de 1.000 places. Le bilan des actions menées jusqu'à présent indique que dans le cadre du programme "Marrakech, cité du renouveau permanent" et de celui relatif à la lutte contre l'habitat menaçant ruine, plus de 4.000 édifices ont été traités avec la réhabilitation des quartiers El Mellah, Ezrayeb, du cimetière "Achouhada" ainsi que de la mise en valeur des circuits touristiques et spirituels de l'ancienne médina. Parmi les projets achevés, l'aménagement du circuit touristique Dar El Bacha-Place Ben Youssef et du circuit spirituel des sept Saints. La capitale spirituel le complète son programme La ville de Fès a quant à elle amorcé des programmes visant à compléter les projets déjà en cours. Le total des dotations destinées à la valorisation de l'ancienne médina de Fès mobilisera près de 583 MDH. Les programmes de réhabilitation ont permis jusqu'à présent la restauration de 27 monuments historiques, notamment des médersas, des foundouks, des ponts historiques, des souks, des tanneries et des tours. L'ensemble des actions ont profité à plus de 1.600 personnes, essentiellement des artisans, et des étudiants, de même qu'il a permis le traitement de plus de 2.200 édifices menaçant ruine. L'agence des édifices menaçant ruine entre en action En plus du recours à l'expropriation, l'Agence nationale des édifices menaçant ruine sera le principal contractant des projets de rénovation, ce qui permettra une plus grande convergence des projets. L'agence nationale chargée de la requalification des tissus urbains anciens a vu le jour le 16 mai 2016 après la promulgation de la loi 94-12 qui a été publiée au BO, donnant ainsi le feu vert pour le démarrage des fonctions de la nouvelle instance, laquelle a un périmètre d'intervention très large. La complexité des modes d'intervention et l'ampleur des chantiers programmés pour la période 2018-2021 ont dicté ne nouvelle approche, qui reste jusqu'à présent très peu assimilée par les communes, lesquelles forment la clé de voûte dans la mise en place des nouvelles orientations de la politique urbaine.