SM le Roi Mohammed VI: "Le peuple algérien est un peuple frère que des attaches humaines et historiques séculaires lient au peuple marocain"    Fête du Trône : Grâce Royale au profit de 19.673 personnes    Stress hydrique : la SRM Casablanca-Settat mise sur les stations monoblocs (VIDEO)    Education : Fès-Meknès mise sur l'accessibilité et la performance    Aéroports nationaux : trafic passagers en hausse de 16,4 % au T1-2025    S.M. le Roi reçoit le Wali de Bank Al-Maghrib    Masse monétaire : Un accroissement annuel à 8% en juin 2025    Héritage, rupture et promesse d'un Maroc moderne    La Première Dame de la République du Salvador visite le Centre Lalla Asmaa pour enfants sourds à Tanger    Zakaria Aboukhlal signe pour quatre ans au FC Torino    Fête du Trône : S.M. le Roi approuve l'avancement du personnel des FAR et forces sécuritaires pour 2025    Nador : aucune trace de verre détectée chez les personnes hospitalisées à Zaïo    Biennale de Venise : le projet d'Exposition retenu pour représenter le Maroc    Sécurité alimentaire. L'appel fort du Maroc depuis Addis-Abeba    Le nouvel ambassadeur américain réaffirme depuis Washington : La marocanité du Sahara est un axe stratégique, et la souveraineté du Royaume constitue la base de toute solution    Gaza : le pire scénario de famine est en train de se réaliser    La Kabylie est une nation immortelle : Entretien avec Ferhat Mehenni sur l'indépendance et l'avenir de la République kabyle    Allégeance renouvelée : Une incarnation de la fidélité et de l'unité à l'occasion de la Fête du Trône 2025    Le Maroc, premier contributeur au Fonds de résilience de l'Organisation internationale pour les Migrations (Directrice générale)    Tottenham mise sur Bilal El Khannouss, le "magicien" de Leicester    MERCATO : ABDEL ABQAR EN ROUTE POUR GETAFE    TRANSFERT : Adam Aznou quitte le Bayern pour Everton    Le Lac de l'Oulfa renaît avec un nouvel esprit : Un havre de nature rouvre ses portes aux habitants de Casablanca    Banque du Maroc lance une pièce commémorative à l'occasion du 26ème anniversaire de l'accession au trône du Roi Mohammed VI    Le Groupe AKDITAL annonce l'acquisition de Abdul Rahman Al Mishari Hospital en Arabie Saoudite    Polémique des "Chikhat" : Midaoui limoge le président de l'Université Ibn Tofail de Kénitra    HCP : baisse de 0,1% de l'IPP des industries manufacturières en juin    Transfert : Joao Félix, coéquipier de Ronaldo    Arbitrage : Ismail El Fath abandonne-t-il déjà ?    Fête du Trône: Le Roi approuve le tableau d'avancement du personnel des FAR, de la Gendarmerie Royale, de la Garde Royale et des Forces Auxiliaires    Coopération agricole : Le Maroc livre 2000 tonnes d'engrais au Ghana    Somalie : Les détenus marocains condamnés à mort et acquittés «rapatriables à tout moment» ?    Les Etats-Unis exhortent «les parties à négocier sans délai une solution pour le Sahara avec le plan d'autonomie marocain comme seul cadre»    Disparidades regionales: 670 millones de personas subalimentadas en el mundo, de las cuales 307 millones son africanas    El USFP interpela al gobierno sobre los pagos en divisas para los viajes aéreos    France : Omar Mosque in Bagneux warned over radical sermons and publications    Interview avec Rachid Essedik : « Instaurer une culture de la citoyenneté ne relève pas uniquement de l'Etat »    Liban : Le Hezbollah refuse le désarment en prévision d'une invasion israélienne terrestre    Le Polisario critique Christopher Nolan pour le tournage de «L'Odyssée» à Dakhla    Tremplin L'Boulevard 2025 dévoile les 15 projets sélectionnés    Edito. Fierté nationale    Mohamed El Bakkali de retour à Paris après sa remise en liberté par Israël    Le Brésil retiré de nouveau de la « Carte de la faim » de l'ONU    « Blanc-Noir, Couleurs Croisées », les opposés s'assemblent à la galerie Mohamed El Fassi    Et si Nour-Eddine Saïl nous parlait aujourd'hui de l'intelligence artificielle ?    Tanger : L7OR et Ibtissam Tiskat ouvrent la saison du Festival des Plages Maroc Telecom    Rabat obtient la création d'une chaire marocaine à l'université de Cordoue    Interview avec Zineb Benabderrazik : « Kalimates a l'ambition de promouvoir l'action citoyenne »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'automne islamiste
Publié dans Les ECO le 16 - 12 - 2011

De nombreux pays arabes assistent à l'avènement de partis islamistes comme une force prépondérante dans le nouveau contexte politique , après le premier soulèvement populaire ayant conduit à ce que l'on appelle le «Printemps arabe». Un printemps qui a accouché d'un automne de partis religieux. Pourtant, ce printemps arabe n'a pas été caractérisé par des slogans à dominante islamiste ou par des signes populaires aspirant à leur appropriation du politique. Incontestablement, les partis islamistes ont fait preuve d'une grande organisation, d'envergure tant au niveau de leur capacité d'encadrement qu'au niveau de leur «sémantique politique de rupture», faisant d'eux des acteurs incontournables dans les compositions politiques en cours et à venir. Toutefois, cette montée de l'islamisme politique a besoin d'être appréhendée à l'aune de la soif d'un renouveau politique améliorant le quotidien des peuples arabes. La dérive, le délitement du rapport entre ces peuples et le pouvoir, l'hiatus entre la réalité faite d'injustices, d'atteintes aux libertés et le manque de réalisme des gouvernants a généré la désillusion et le sentiment de révolte.
Par conséquent, le retour d'une forme d'espoir salutaire, incarné par des partis islamistes «loyaux et incorruptibles» a été vécu comme un mouvement de balancier salvateur. Au-delà des oppositions binaires et simplistes : gauche et droite ayant prouvé leur incompétence sur le terrain, le phénomène islamiste, modéré ou radical, a fait la différence dans une situation économique et politique caractérisée par une sclérose du pouvoir, mais aussi par l'usure des forces historiques d'opposition. Il s'érige contre des élites déclarées incompétentes et corrompues. Il s'accomplit dans un modèle «intègre», rendant possible la jonction entre les catégories populaires et les catégories intermédiaires de la société, pour fournir le motif principal ou suffisant d'une mobilisation générale et solidaire. Les intellectuels, les classes moyennes et même aisées peuvent être exposés et tentées par ces partis, affichant un dynamisme et une proximité notoires. Assurément, le discours des partis islamistes a tendance à disqualifier l'entité de l'Etat, en cela qu'il renvoie à l'expression d'une certaine «souveraineté populaire». Il y recourt par une méthode discursive qui s'adresse directement au peuple comme une cible privilégiée par delà les représentations habituelles et tout en rompant avec la langue de bois. Toutefois, serait-ce une aptitude à se reconnecter de façon symbiotique avec le peuple et ses préoccupations ? Ou plus subtilement un raccourci trompeur camouflant les vraies problématiques de développement auxquelles sont confrontés les pays arabes.
Après des années de lutte et d'opposition contre le pouvoir, les partis islamistes sont devenus une marque repère. De surcroît, dans un contexte national, régional et international chaotique et empli d'incertitudes, ils se présentent comme une valeur refuge, incarnant à la fois la tradition et le changement. Le retour à l'équité, à la justice sociale et la lutte contre la corruption et les inégalités... sont ainsi mis en avant, face à l'échec du projet démocratique moderniste. Les partis islamistes ont aussi cette spécificité qu'ils concurrencent aussi bien les pouvoirs en place, en tant qu'alternative politique possible, que les associations de la société civile, sur le terrain de la défense des intérêts de la population et de l'incarnation de nouvelles valeurs. En ce sens, les mouvements islamistes constituent des acteurs à part entière des sociétés civiles arabes. Leur présence est importante dans les mosquées, les hôpitaux, les écoles, les universités, les quartiers populaires... leur accordant le bénéfice d'une «légitimité et d'une mitoyenneté» avec les peuples en qui ils s'identifient amplement. ssurément, dans une configuration régie par la mondialisation, la prise de conscience citoyenne, l'exigence de démocratisation et de bonne gouvernance, les partis islamistes intègrent l'espace démocratique comme une nouvelle étape de leur évolution. En effet, la démocratie permet aux peuples de choisir librement leurs dirigeants et au besoin de les renouveler pour inadéquation à leur aspirations. Toutefois, la démocratie est une approche systémique qui ne se limite aucunement à la transparence des élections. Elle exige une maturation d'ensemble, impliquant des minimas et un «SMIC» de culture démocratique. Autrement, la démocratie peut aboutir à une impasse en se détournant des vraies problématiques de développement humain, d'épanouissement économique et de génération de richesses, dans le cadre d'un projet de société moderne et équilibré qui, hélas, n'apparaît que compendieusement dans les programmes politiques des partis islamistes.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.