Le succès de la future zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) est tributaire de l'implication du secteur privé, a affirmé, mardi à Kigali, la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Miriem Bensaleh-Cheqroun. La mise en oeuvre et le succès de cette zone de libre-échange, dont le protocole de lancement devrait être signé, mercredi, par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), dépend de sa capacité à répondre aux besoins de l'entreprise, a souligné Bensaleh-Cheqroun lors du «Forum d'affaires» qui se tient dans la capitale rwandaise à la veille du 10ème Sommet extraordinaire de l'UA. Pour que cet accord de libre-échange atteigne ses objectifs, il est primordial qu'il fournisse des mécanismes de renforcement des chaines de valeurs existantes et encourage l'investissement industriel et le transfert du savoir-faire à travers des règles flexibles pendant les premières années suivant sa signature, a affirmé Bensaleh-Cheqroun qui intervenait dans le cadre de la séance plénière de ce Forum, aux côtés du président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa. L'accord de libre-échange doit également participer à la modernisation de l'agriculture, l'un des piliers de l'économie africaine, faciliter l'entrepreneuriat et l'innovation et améliorer le doing business, a insisté la présidente du Patronat marocain. Bensaleh-Cheqroun a en outre fait observer, lors de ce Forum qui se tient sous le thème «Tirer profit du pouvoir des entreprises pour stimuler l'intégration de l'Afrique», que le commerce intra-africain atteint à peine 18%, contre 51% en Asie, 54% en Amérique du Nord et 70% en Europe. Ceci est le résultat de la faiblesse de la connectivité des réseaux de distribution et de transport en Afrique, mais aussi du manque d'industries de transformation et de ressources humaines qualifiées, a-t-elle expliqué. La présidente de la CGEM a également imputé cette situation aux grandes contraintes liées à la douane et à la faible connectivité digitale dans le continent. La zone de libre-échange continentale africaine vise à augmenter le commerce intra-africain de 35 milliards de dollars par an pour atteindre les 52% en 10 ans. L'établissement de cette zone se traduira par la création d'un marché africain commun de biens et de services de 1,2 milliard de consommateurs et la réalisation d'un Produit intérieur brut (PIB) de 2,5 billions de dollars.