Carlos Ghosn, PDG de Renault, voit une logique dans une éventuelle fusion entre la firme au losange, Nissan et Mitsubishi Motors. Carlos Ghosn n'exclut pas une fusion entre membres de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors. Interrogé ce vendredi sur une telle éventualité, le pdg de la firme française a précisé sur la chaîne d'information BFM Business : «ceci n'est pas un objectif en tant que tel, mais quelque chose qui devrait arriver dans un cheminement naturel». Celui-ci avait également déclaré aux «Echos» que «certains actionnaires souhaitent qu'il y ait des liens plus solides que la rationalité économique. La réflexion sur cette feuille de route sera alimentée par la convergence opérationnelle : plus celle-ci sera poussée, plus les initiatives concernant la structure de l'alliance seront facilitées». Une Alliance qui avait choisi un cheminement lent depuis 1999, date de la prise de contrôle de Nissan par Renault. Histoire de ne jamais brusquer les entreprises et les gens qui les composent. Après les achats, la logistique, les RH, les plateformes, la fabrication, les moteurs ou l'ingénierie, ce sont les fonctions après-vente, qualité et «business development» qui seront dorénavant pilotées au niveau de l'Alliance. «C'est la continuité. Nous avançons au fur et à mesure de la maturité des parties prenantes», indique Carlos Ghosn. Le groupe devait présenter la semaine précédente le programme aux organisations syndicales. En matière de qualité, Renault, Nissan et Mitsubishi vont harmoniser leurs méthodes et mettre en place des indicateurs communs sous la houlette de Christian Vandenhende, l'actuel directeur qualité de la marque au Losange. Dans l'après-vente, la relation client et les pièces détachées, Kent O'Hara - aujourd'hui en charge du sujet chez Nissan - devra détecter les bonnes pratiques de chaque constructeur et les déployer partout dans le monde. Enfin, l'unité «business development» coordonnera «la préparation de l'avenir», selon les termes de Carlos Ghosn. Pour lui, l'efficacité c'est d'avoir un point d'entrée unique avec un seul message pour nos partenaires, les startup et les autres constructeurs. Soit une sorte de tour de contrôle...Au final, l'Alliance restera toutefois pour ce trio une sorte de grande boîte à outils vouée à faire baisser les coûts et accélérer les développements. «L'Alliance n'a pas l'autorité pour imposer des décisions aux entreprises. Chacune d'entre elles peut choisir de lui confier des parties non visibles par le client. Les parties visibles, en revanche, lui reviennent», détaille Carlos Ghosn. Ainsi, le design, le produit, le marketing, la stratégie et la vente restent l'apanage des trois constructeurs. Pour l'instant. Quid de l'après-Ghosn ? Carlos Ghosn, dont le mandat de pdg a été renouvelé pour quatre ans, avait déclaré le mois dernier : «je ne suis pas éternel. Et je comprends que d'autres se posent la question... Il faut réfléchir au type d'organisation et j'ai accepté d'apporter une réponse. Cela fait partie de la feuille de route de mon prochain mandat». En attendant, Carlos Ghosn sera dorénavant assisté chez Renault d'un véritable numéro deux, un «COO» chargé des questions opérationnelles. Une révolution pour une entreprise que le pdg pilotait seul depuis 2013. Le Conseil a nommé le 15 février dernier Thierry Bolloré, 54 ans, directeur général adjoint du groupe.