Elle peut atteindre 1 milliard de DH et vise à accompagner le groupe dans la recherche de la performance et la bonne maîtrise des risques liés au financement. Le groupe veut apurer des projets en suspens pour absence de titres fonciers en partenariat avec les institutionnels. Suite à la réunion de son Conseil de surveillance, mercredi à Rabat, sous la présidence du chef de gouvernement, le Groupe Al Omrane a tenu hier une conférence de presse pour présenter son bilan ainsi que son plan d'action 2018. D'entrée de jeu, Badre Kanouni (photo) a indiqué que depuis sa création en 1999, le groupe a présenté 370 projets devant le souverain, pour un investissement cumulé de 44 MMDH, portant sur la construction de 868.000 unités. Le président du directoire du groupe a par ailleurs ajouté que sur ces projets, 92% ont été réalisés, soit 339 projets. Le point nodal de ce Conseil de surveillance a trait au financement dit Green Bonds (Obligations vertes). Désormais, le groupe a le feu vert pour le lancement d'un emprunt obligataire auprès du marché financier local. Cette décision vise à accompagner le groupe par la mise en place d'un financement adéquat pour ses projets futurs. Al Omrane émettra donc des obligations vertes d'un montant pouvant aller jusqu'à 1 milliard de DH. Ainsi, le groupe devient le premier opérateur public à procéder à un financement green et social. Justement, ce choix s'inscrit dans la droite ligne des efforts consentis depuis 2010 permettant au groupe de passer de 84% du financement étranger dans ses capitaux permanents à 58% aujourd'hui. Et Kanouni d'ajouter que le groupe dispose désormais d'une grande confiance auprès des bailleurs de fonds étrangers (AFD, BEI...) puisque les derniers prêts contractés l'ont été sans la garantie de l'Etat. Mais pour éviter les risque de change et mieux maîtriser les coûts de l'emprunt, ce recentrage sur les banques nationales à travers l'émission des Green Bonds s'avère un choix stratégique.À fin 2017, le bras armé de l'Etat en matière de logement a mobilisé 5,2 MMDH, permettant de mettre en chantier 18.896 unités et de produire 22.658 unités en hausse respectivement de 5 et 13% par rapport à 2016. Pour ce qui est des activités de restructuration urbaine, les travaux de mise à niveau ont profité à 123.966 familles dont les unités ont été achevées et à 132.493 familles dont les unités ont été mises en chantier. Sur le plan financier, a expliqué Kanouni, le chiffre d'affaires s'est situé à plus de 5 MMDH en 2017. L'année dernière a été aussi celle du bilan des dix années d'existence du groupe avec un investissement cumulé de 72,5 MMDH et la réalisation de 465.000 unités de logements. Cela s'est traduit par le recasement de 1,5 million de Marocains qui habitaient dans les bidonvilles et 5 millions de citoyens ont bénéficié de la restructuration de leurs quartiers.Pour 2018, le groupe continue sur sa lancée avec la mise en chantier de 22.000 unités et l'achèvement de 24.000 logements, grâce à la mobilisation d'un investissement de 5,7 MMDH.Toutefois, le groupe continue d'être aux prises avec la régularisation des opérations en suspens, hérités de l'époque d'avant sa création. À fin 2017, il s'agit de 985 opérations concernées par les problèmes liés aux titres fonciers parmi lesquelles 526 opérations résolues, soit 53%. Ainsi sur, 318.929 titres fonciers, 203.110 ont été extraits (64%). Pour le reste, le chef de gouvernement a exhorté les partenaires institutionnels d'Al Omrane de l'aider dans ce processus d'apurement des titres fonciers portant sur un reliquat de 115.819 titres. Désormais, dans le cadre de la vision 2020 et particulièrement la partie gouvernance, un projet ne peut être lancé sans qu'il respecte trois principaux critères. Il s'agit d'abord de l'existence du titre foncier, de la pertinence du projet en relation avec les attentes du marché et de la situation financière et technique qui doit être irréprochable.