La dynamique de développement, tous azimuts, que connaît le Maroc depuis l'avènement du roi Mohammed VI continue de susciter l'admiration de par le monde. Une expérience qui fait exception et dont le point d'orgue a été le printemps arabe, contexte dans lequel le royaume s'est fait remarquer par le pacifisme sous l'auspice duquel ont été conduites les réformes politiques en réponse au vent de changement qui soufflait dans la région. De quoi mettre le royaume sous le feu des projecteurs, avec au premier rang, le souverain Mohammed VI qui vient d'être désigné au rang de deuxième personnalité la plus influente du monde musulman. Un classement établi annuellement et depuis trois ans, sous le titre «The 500 most influential muslims» par une équipe de spécialistes des questions musulmanes. Fruit d'un travail d'expertise et de recherches sur la place de l'islam dans le monde, l'étude a été réalisée par The Royal Islamic Strategic Studies Center (RISSC), un think tank basé à Amman en Jordanie. Le document, qui est devenu une sorte de «Forbes politique», classe les 500 personnalités les plus influentes du monde musulman, en prenant en compte plusieurs critères qui témoignent de l'aura que disposent les personnalités ainsi distinguées. Leadership, charisme et pouvoirs politique, religieux ou économique, pour les auteurs du rapport, la mesure de l'influence tient à l'impact des actions ou des initiatives de ces personnalités, non seulement au sein de l'opinion publique musulmane, mais également au niveau mondial où la religion et ses implications prennent de plus en plus de l'ampleur. Une évolution amplifiée, cette année, par le «printemps arabe» qui a mis la région arabo-musulmane au centre des mutations géopolitiques qui affectent le monde. Le rapport, dont la première édition date de 2009 dans le sillage des évènements qui cristallisent les relations internationales depuis les tristes évènements du 11 septembre 2011, vise ainsi à promouvoir l'image des personnalités les plus influentes sur le plan économique, socioculturel et surtout politique. Alors que la région est à la recherche d'un leader, la consécration du roi Mohammed VI apparaît donc comme une légitimation de la stabilité du royaume, mais surtout inaugure de nouvelles perspectives pour la place que doit être celle du Maroc dans le concert des nations. Pour la troisième année consécutive, la première place du podium est revenue au roi d'Arabie Saoudite, Adbullah Bin Abd Al Aziz Al Saoud, avec, en troisième position, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan suivi par le roi de Jordanie Abdullah II et le guide suprême de la république islamique iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei. Pour cette édition, le souverain marocain a été principalement distingué pour les réformes entreprises au plan local dans le sens de «la modernisation du Maroc et de la lutte contre le terrorisme». Selon le rapport, l'influence de Mohammed VI tient non seulement de la légitimité du pouvoir politique et religieux dû à son rang de commandeur des croyants, mais aussi d'avoir su l'utiliser au service de «la lutte contre la pauvreté, les inégalités sociales et insuffler un vent de changement dans le pays mais également dans les relations du Maroc avec les autres pays». Selon la mesure d'influence validée par les chercheurs du RISSC, plusieurs hommes politiques apparaissent dans le top 50 du classement, qu'ils partagent avec des hommes d'affaires, des guides religieux et d'éminents chercheurs ou universitaires qui contribuent au rayonnement de la culture islamique selon le domaine dans lequel ils excellent. Champion en matière d'évolution Le souverain était à la 5e position en 2010 avant de se voir propulser à la 2e place pour l'édition 2011. Principale raison de cette performance, le printemps arabe au cours duquel le souverain s'est distingué par l'attitude adoptée qui tranche avec le douloureux parcours qu'ont suivi d'autres pays, alors que son règne n'est en aucun cas menacé. Le rapport relève ainsi «qu'en réponse aux manifestations dans le pays, le roi Mohammed VI a proposé une série de changements dans la Constitution du pays avec un transfert de larges pouvoirs au chef de gouvernement et au parlement». La nouvelle Constitution, qui a été largement adoptée par le peuple marocain, a ainsi évité au Maroc de connaître le sort de ses voisins mais aussi de servir d'exemple à toute la région arabe. Raison pour laquelle, lors des premières manifestations tenues dans certains pays comme la Jordanie, les contestataires ont appelé leurs dirigeants à prendre exemple sur Mohammed VI, ce qui a en plus amplifié son influence dans le monde arabe. Pour les experts du centre de recherches islamiques, le roi Mohammed VI est incontestablement «le grand gagnant en matière de réformes et d'évolution, pas de révolution, du printemps arabe». «Aucune personne n'a été tuée au Maroc», avancent les spécialistes pour justifier leurs arguments. Selon les auteurs du rapport, l'exemple marocain trouve ses sources dans l'évolution historique du pays, qui demeure un des califats les plus légitimes du monde, mais témoigne également de l'efficacité de la trajectoire prise par le Maroc depuis une décennie. Le rapport a mis en exergue les initiatives prises dans le sens de concilier l'islam avec les impératifs de la modernité, comme l'adoption de la «Moudawana» ou l'expérience des «Morchidates». Ces deux initiatives, prises sous l'impulsion du souverain et en concertation avec les élites religieuses et les citoyens, sont désormais érigées en exemple au niveau mondial et concourent ainsi à enrichir la jurisprudence islamique de rite malékite. Au-delà du Maroc et du monde arabe, l'influence du souverain marocain s'étend également au continent africain où le royaume a été la principale source de propagation de la religion musulmane, principalement en Afrique de l'ouest où le souverain marocain exerce un véritable ascendant. C'est, d'ailleurs, dans ces pays que se comptent la majorité des adeptes de la tarîqa tijaniya (Sénégal, Mali, Niger...), qui a ses racines au Maroc. Une aura qui séduit, également, dans le monde occidental où Mohammed VI est considéré comme le «leader d'une des monarchies constitutionnelles les plus stables de la région et qui est l'épicentre d'une florissante culture islamique modérée». Ces Marocains qui comptent Ils sont une dizaine de marocains à figurer dans le classement 2011 des 500 personnalités les plus influentes du monde musulman. ● Leaders religieux, hommes d'affaires, éminents chercheurs ou sportifs, les sources de leur influence sont diverses, mais contribuent au rayonnement de l'islam dans le monde. ● Si les Marocains sont absents dans certaines catégories, pour la plupart, c'est la première consécration. ● Panorama sur ces Marocains qui comptent Hind Bouhia Titulaire d'un PHD obtenu au sein de la prestigieuse université de Harvard, l'ancienne directrice de la Bourse de Casablanca, qui fut conseillère du Premier ministre Driss Jettou, en charge des questions économiques, a joué un rôle important dans le monde des investissements en faveur de la région arabe. Sous sa direction, près de 700 millions USD d'IDE ont été investis en pour la promotion du secteur privé. C'est la raison pour laquelle, elle figure parmi les femmes les plus influentes du monde arabe selon le très sérieux Forbes magazine. C'est sa première apparition dans le classement. Dr. Abderrahmane Taha Philosophe marocain et célèbre pour son travail sur un modernisme humaniste sur la base de l'éthique et des valeurs de l'islam, il enseigne à l'Université Mohammed V depuis plus de 30 ans. Abdul-Rahman a gagné deux fois le Prix marocain du Livre et a reçu celui de l'ISESCO pour la philosophie islamique en 2006. Il est membre de l'Union internationale des savants musulmans. Nadia Yassine Chef de la branche féminine du plus important mouvement islamiste au Maroc, Al Adl Wal Ihssane, dont elle assure la promotion en Europe, c'est en tant que politicienne, qu'elle qu'apparaît dans le classement, celle qui fait office, assez souvent de porte-parole du mouvement dirigé par son père.. Hamza Al Qadiri Al Boutchichi C'est pour la première fois que le chef de la tariqa boutchichia est cité dans le classement. Son mouvement attire pourtant et depuis des décennies des milliers de disciples de tous les coins du monde, et principalement d'Europe. La tariqa boutchichiya a été fondée par son grand-père, qui a activement participé à la résistance armée contre l'occupation française du Maroc. Dr. Abd El Kébir Mdaghri Alaoui Le directeur de l'Agence Bayt Al Qods, une agence de l'Organisation de la conférence islamique, basée à Casablanca, consacre sa vie et son travail à la sauvegarde de la ville de Jérusalem et de ses patrimoines religieux, architectural et culturel, ainsi qu'à fournir de l'aide au développement à la population palestinienne et à leurs institutions. Il a été ancien ministre des Affaires islamiques du royaume sous le règne du roi Hassan II. Ahmed Toufik Le ministre sortant des Habous et des affaires islamiques est un homme heureux. Ses actions et son soutien en faveur de la promotion du soufisme dont il est un fervent partisan ne sont pas passés inaperçus et lui ont valu une première apparition ans le Top 500 des musulmans qui comptent. Mulana Idriss Al-Fasi L'imam de la plus ancienne université du monde, Al Qaraouiyine à Fès, apparaît également pour la première fois dans le classement. Chef du département de théologie islamique et professeur à la faculté de la charia, il s'est rendu célèbre par sa méthode d'enseignement. Hicham El Guerrouj Double médaille d'or aux Jeux olympiques, le coureur de demi-fond est une valeur sûre dans le monde musulman, côté sport. Il a forgé sa carrière sur les traces d'une autre légende marocaine, Saïd Aouita et a inspiré beaucoup de ses compatriotes à s'illustrer dans ce domaine. Plusieurs fois décoré, El Guerrouj est ambassadeur itinérant de l'UNICEF. Moulay Ali Al Raïssouni Moulay Ali est un érudit musulman et historien qui a travaillé comme prédicateur et animé des conférences un peu partout dans le monde. Il a écrit et traduit de nombreux ouvrages, qui font aujourd'hui référence, dans les domaines de la religion et de l'histoire.