Le Groupe Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises (ISCAE) a organisé, mercredi à Casablanca, une conférence-débat sur le thème «Quelle gouvernance publique pour une administration au service du citoyen». Cette conférence a été animée par Mohamed Benabdelkader, ministre chargé de la Réforme de l'administration et de la fonction publique. D'emblée, Benabdelkader a emmené les participants dans un voyage historique en revenant sur la genèse de l'administration publique au Maroc postcolonial. Ensuite, il a été question pour le plus haut responsable de la Fonction publique de retracer la courbe de développement de cette administration tout en mettant en lumière «les maladies infantiles de ce secteur», autrement dit, les dysfonctionnements qui font en sorte qu'il soit toujours sujet de critiques, notamment le carriérisme, le centralisme et l'usage d'un modèle autocentré. «Le Maroc a essayé de construire son propre modèle de l'administration publique en se basant sur deux modèles contradictoires : l'administration embryonnaire du Makhzen et l'administration protectorale», a-t-il souligné, tout en félicitant les acteurs de la marocanisation de l'administration publique. L'administration publique qui avait comme premier objectif l'octroi de la légitimité à l'Etat à travers les services proposés aux citoyens s'est trouvée contrainte à changer de paradigme en s'adonnant au service de l'intérêt général et à la quête de la satisfaction des citoyens, de plus en plus exigeants, explique Benabdelkader. Ceci nécessitait la mise en place d'une réforme à la fois globale et inclusive. Le haut responsable a expliqué que la réforme de l'administration publique est centrée sur quatre axes, la transformation organisationnelle, la transformation managériale, la transformation numérique et la transformation éthique, en l'occurrence. Il a insisté, de surcroît, sur l'importance de la bonne gouvernance pour répondre aux besoins de ces citoyens et offrir un service public de qualité tel que défini par la Constitution. Cette réforme prévoit l'instauration d'un leadership public qui, «à la lumière de la gouvernance publique citoyenne, est tributaire de la mise en place d'une fonction publique professionnelle, citoyenne et en parfaite harmonie avec les principes de mérite, d'égalité, de transparence, d'efficacité et de reddition des comptes», a souligné le ministre chargé de la Réforme de l'administration et de la fonction publique. Par ailleurs, et selon la même source, l'amélioration de la qualité des services publics est corollaire de l'amélioration de l'efficacité des ressources humaines, de la remise à niveau des équipements publics et du soutien de la politique de déconcentration, ainsi que du renforcement de la coordination quant aux projets interministériels. Le responsable a assuré, in fine, que les réformes engagées ont pour finalité d'améliorer la performance et le rendement de l'administration publique à travers le renforcement de la culture du mérite et de proximité outre l'amélioration de la gouvernance publique.