Le problème d'accès à l'eau potable refait surface dans la province de Taza. En effet, plus de 250 familles à Oued Amlil n'ont pas accès à l'eau potable depuis une semaine. Cette décision de suspension a été prise par la direction provinciale de l'ONEE branche eau de Taza pour faire face à la problématique des impayés des associations chargées de la distribution. L'eau ne coule plus des robinets dans la commune de Oued Amlil, située à quelques kilomètres de la province de Taza, et cela depuis plus d'une semaine. L'origine de cette absence en eau est due à la procédure de recouvrement lancée par les services de l'ONEE branche eau à la province de Taza. En effet, cette dernière a cumulé plus de 12 mois de factures impayées par 5 associations chargées de la distribution de l'eau à la commune de Oued Amlil, ce qui l'a poussé à suspendre le branchement d'eau potable pour ces douars. La semaine dernière, des composantes de la société civile locale sont montées au créneau pour faire valoir le droit des habitants. Ils comptent organiser une grande manifestation, demain jeudi, devant le siège de la préfecture de Taza. «Aujourd'hui, cela fait dix jours qu'on n'a pas accès à l'eau potable. En été, on a cette habitude d'aller chercher de l'eau potable des sources, mais là, on est en hiver, on doit passer plus de 45 minutes sous la pluie pour aller chercher de l'eau pour nos enfants. Les responsables concernés doivent accélérer la procédure pour régler au plus vite ce problème», nous dira, en substance, un citoyen de la commune. «Cela fait plusieurs années que nous constatons un écart très important entre la consommation effective des maisons et l'indice affiché sur le compteur central de l'association chez l'ONEE. La consommation dépasse le double dans certains mois. Ce déséquilibre dans la consommation d'eau et dû principalement à un problème de fuite dans le réseau de distribution de l'eau potable. Les responsables de l'ONEE nous confient la responsabilité pour gérer les problèmes liés aux fuites, chose qui ne peut être réalisée avec nos propres moyens», nous explique Khalid El Mansouri président de l'association Inaoun pour l'environnement et le développement local, qui est chargée de la distribution de l'eau pour plus de 105 familles ainsi qu' une école et une mosquée. Même son de cloche chez l'association El Karama pour l'eau potable. En cherchant plus d'explications sur ce sujet, nous avons contacté le directeur provincial de l'ONEE branche eau à Taza. «Les associations concernées par la suspension ont 12 mois de factures impayées. En effet, parmi les 50 associations chargées de la distribution de l'eau qui existent dans la province, seules deux qui sont arrivées à cette phase. Le problème est déjà réglé pour l'une d'entre elles, pour laquelle on a accordé des facilités de paiement. Pour la deuxième, elle ne veut plus payer ses factures, d'où l'obligation de suspendre leur accès à l'eau potable», répond Mohamed Saidi, directeur provincial de l'ONEE branche eau. La commune, en partenariat avec les services de l'ONEE, procède aux branchements de l'eau jusqu'au centre des douars, par la suite, ce sont les associations choisies pour la distribution qui procèdent aux branchements des maisons. C'est exactement comme le cas des régies qui existent dans les grandes villes. Par la suite, l'association achète l'eau de l'ONEE avec un prix préférentiel, puis elle le vend avec un prix plus élevé aux membres de l'association, ce qui permet généralement de couvrir les charges de maintenance et de réparation. Pour les responsables de l'ONEE, la tranche du réseau qui fait l'objet de fuite incombe à l'association puisqu'elle se situe à l'intérieur du village. En effet, les associations branchent généralement les maisons de manière artisanale et anarchique, en plus de la mauvaise qualité du matériel utilisé, ce qui augmente les risques de fuite à l'intérieur du réseau.