La semaine dernière, une délégation de patrons finlandais, pilotée par Kimmo Tiilikainen, ministre de l'Environnement, de l'énergie et du logement, est venue s'enquérir des voies et moyens à mettre en œuvre pour développer les courants d'affaires avec le Maroc, notamment dans le domaine des énergies renouvelables où il existe d'énormes potentialités dans le royaume. Jeudi 25 janvier, la Confédération des entreprises du Maroc (CEGM) a reçu en grande pompe la délégation d'hommes d'affaires finlandais, conduite par Kimmo Tiilikainen, ministre de l'Environnement, de l'énergie et du logement, venue s'enquérir des voies et moyens à mettre en œuvre pour développer les courants d'affaires avec le Maroc, notamment dans le domaine des énergies renouvelables où il existe d'énormes potentialités dans le royaume (cf: interview publiée dans notre édition du 26 janvier 2018). Après avoir souhaité la bienvenue à ses invités, la présidente du patronat, Meriem Bensalah Cheqroun, a prononcé un discours en trois temps où elle a d'abord rappelé que les contacts entre le Maroc et la Finlande se sont multipliés ces derniers temps, ce qui témoigne de l'intérêt manifesté par les deux pays de dynamiser davantage leurs relations de coopération. «C'est la deuxième visite de hauts représentants finlandais à la CGEM. En 2016, notre confédération a, en effet, accueilli le président du Parlement finlandais, ce qui montre un intérêt croissant des deux côtés, pour favoriser les relations économiques», a-t-elle signalé. En 2008, la CGEM a également collaboré avec la Finlande dans le domaine des technologies vertes, notamment à travers un projet régional sur la réduction de la pollution et des gaz à effet de serre dans les pays arabes, mené en partenariat entre le Centre marocain de production propre (CMPP) et l'Institut finlandais de l'environnement (SYKE). À noter qu'en plus du renforcement des capacités des entreprises dans les domaines environnemental et énergétique, ce projet avait identifié la nécessité d'agir au niveau national et de mettre en œuvre des projets de dépollution affectant plusieurs entreprises de différents secteurs. Ensuite, la patronne de la CGEM a présenté les besoins du Maroc, un pays actuellement engagé pleinement dans une nouvelle ère de transformations écologique et énergétique où tout soutien est le bienvenu, notamment dans deux domaines spécifiques. Le premier défi, c'est la disponibilité de ressources suffisantes en eau. «La pénurie d'eau pourrait mettre en péril notre développement économique», a-t-elle notamment prévenu, soulignant que le Maroc est confronté à un stress hydrique tel que la gestion de cette ressource vulnérable nécessite des actions drastiques pour faire face aux défis immédiats et futurs, notamment en termes de disponibilité, d'accès et de qualité. Pour faire face à ce problème et s'adapter aux épisodes récurrents de sécheresse, le Maroc a certes construit plus de 150 grands barrages, s'est récemment lancé dans l'utilisation d'eaux non-conventionnelles à travers le dessalement de l'eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées, sans oublier les incitations à la micro-irrigation dans le cadre de notre stratégie Plan Maroc Vert, mais ce n'est pas suffisant ! L'autre défi pointé du doigt par Meriem Bensalah Cheqroun, ce sont les quantités de déchets en constante croissance. Là aussi, des actions de valorisation ont été certes engagées, mais le Maroc est encore à la traîne, avec seulement 7% des déchets ménagers recyclés, dans un secteur qui mérite beaucoup plus d'attention en raison de son énorme potentiel économique et de ses avantages environnementaux, en tant que ressources alternatives d'énergie ou d'intrants manufacturiers. Enfin, dans le troisième et dernier temps de son discours, la patronne de la CGEM a accepté la main tendue de la Finlande. Car, a-t-elle souligné, la Finlande est considérée comme le pays le plus vert au monde. La Finlande dispose d'une expertise et d'un savoir-faire très avancés dans le domaine des technologies vertes et se classe parmi les premiers pays en termes de recherche, d'innovation et de nouvelles technologies liées à l'environnement et à l'informatique. Rien d'étonnant à cela puisque le pays consacre plus d'un tiers de ses investissements publics à la R&D dans les technologies vertes et grâce à ses sociétés nationales et son expertise, la Finlande est l'un des leaders mondiaux de l'économie circulaire. Succédant à la présidente de la CGEM à la tribune, Kimmo Tiilikainen, a quant à lui insisté sur les vertus d'investir dans les technologies propres. «C'est à la fois un gain économique et environnemental», a-t-il expliqué, avant de présenter l'expérience de son pays dans la valorisation énergétique des déchets et les connaissances fines que ses compatriotes ont développé dans le domaine de l'eau. Des technologies propres dont les entreprises marocaines, membres de la CGEM ont eu une plus étroite connaissance à travers les rencontres B to B avec leurs 12 homologues finlandaises conduites par Kimmo Tiilikainen.