Après des années de gel diplomatique, les relations entre les deux Corées s'éclaircissent et les deux pays entament un début de détente. En effet, les délégations des deux pays se sont retrouvées dans la «Maison de la paix» au cœur du «village de la trêve» de Panmunjom, dans la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne pour de premiers entretiens de haut niveau entre les deux pays depuis décembre 2015. Du côté sud-coréen, c'est le ministre de l'Unification Cho Myoung-gyon qui représente le pays et du côté nord-coréen, c'est le président de la Commission pour la réunification pacifique, Ri Son-gwon qui a été choisi. Les envoyés ont discuté de la participation de la Corée du Nord aux Jeux olympiques (JO) de Pyeongchang, qui commencent le 9 février, ouvrant un espoir d'apaisement après des mois de vives tensions. L'atmosphère semblait relativement détendue. «Offrons au peuple un cadeau précieux pour le Nouvel an, a lancé le Nord-Coréen». M. Ri a émis l'espoir d'échanges «menés en toute sincérité et honnêteté pour donner des résultats précieux au peuple coréen». «Le peuple souhaite ardemment voir le Nord et le Sud aller vers la paix et la réconciliation», a répondu le Sud-Coréen. La partie nord-coréenne a proposé de dépêcher son Comité national olympique, des athlètes, supporteurs, artistes, observateurs, une équipe de démonstration de taekwondo et des journalistes. Séoul en a profité pour demander des réunions des familles séparées par la guerre de Corée (1950-1953) autour du Nouvel an lunaire, le 16 février, pendant les JO. La rencontre émane du désir du président nord-coréen déclaré lors de son discours du 1er janvier de Kim Jong-un, qui en a surpris plus d'un par sa tonalité conciliante envers Séoul. Le dirigeant nord-coréen avait souhaité le succès des JO et s'était dit disposé à y envoyer une délégation. «À cette fin, les autorités du Nord et du Sud pourraient se retrouver dans un avenir proche», avait-il suggéré. La Corée du Sud a en retour proposé une rencontre, acceptée illico presto par Pyongyang. Le revirement du régime nord-coréen en 2018 peut s'expliquer par des raisons stratégiques et économiques. L'année précédente a été marquée par un essai nucléaire et de multiples essais de missiles dont trois tirs balistiques de capacité intercontinentale, auxquels l'ONU a répondu par des sanctions économiques toujours plus sévères.