La méforme se confirme de mois en mois. La balance commerciale du Maroc a en effet poursuivi sa détérioration au terme du mois d'octobre dernier, selon les dernières données disponibles auprès de l'Office des changes rendues publiques lundi. Ce bilan chiffré fait ressortir un alourdissement de 24% du déficit commercial entre les dix premiers mois de 2010 et ceux de 2011, ce qui équivaut à un volume de 29,4 milliards de DH d'écart. Pourtant, en globalité, l'évolution des exportations marocaines réalise un score à deux chiffres. Cette hausse de 16,7% à 142,12 milliards de DH n'a cependant pas permis de combler les 49,75 milliards de DH de surplus d'importations sur la même période. Ce sont bien évidement les produits énergétiques qui gonflent cette facture. Energiquement vôtre ! À fin octobre, le poste «énergie» a connu une hausse de 37%, équivalent à 20,5 milliards de DH. Selon l'Office des changes, la hausse de la facture énergétique est due au double effet, volume et prix, des importations de gasoil et de fuel oil. Le Maroc a en effet importé 33,3% de plus qu'en 2010 sous l'effet de la hausse de ses besoins énergétiques dans un contexte de développement économique. Cependant, en valeur, la hausse atteint 69,7% en raison du renchérissement des prix moyens d'achat. Le prix moyen de la tonne importée a atteint 6.540 DH/T contre 5.137 DH/T à fin octobre 2010, soit une progression de 27,3%. Dans le même contexte, les importations de pétrole brut enregistrent une hausse de 25%, soit 5 milliards de DH de plus. Par ailleurs, au niveau des produits alimentaires, l'Office des changes recense un montant global des importations à 30 milliards de DH contre 23 milliards à fin octobre 2010, soit une hausse de 31%. Cette situation résulte essentiellement de la hausse de 29% des importations de blé, de sucre avec +58%, de maïs (+33,2%) ou encore des importations de thé qui ont gagné 61%. En parallèle, les exportations marocaines ont continué à tirer profit de la bonne tenue du secteur des phosphates, sans pour autant arriver à combler l'alourdissement de la facture énergétique. Ainsi, les données de l'Office font ressortir un total des exportations en progression de 16,7% suite à la hausse de 18,4% enregistrée par les exportations de produits chimiques et parachimiques. Les produits des industries métallique, métallurgique et électrique ont également affiché un bon score avec notamment une hausse de 16,9% des flux générés tandis que les produits miniers ont rapporté 3,3 MMDH au Maroc à fin octobre dernier. Pour ce qui est du phosphate, ce sont 45,7 MMDH qui ont été comptabilisés par les caisses de l'Etat, soit 10 milliards de plus qu'à fin octobre 2010. «La progression enregistrée est due aux ventes des dérivés de phosphates, d'argent brut et de cuirs et peaux», tient-on à préciser auprès de l'Office. Les dérivés de phosphates ont en effet bondi de 36,2%, grâce notamment à la hausse des cours sur les marchés internationaux. Le prix moyen de la tonne à l'exportation a ainsi atteint 5.719 DH/T contre 4.549 DH/T à fin octobre 201 Les IDE en baisse Les flux d'argent en provenance de l'étranger affichent des évolutions mitigées. Dans un contexte où les réserves en devises du royaume se sont effritées tout au long de l'année, les recettes des MRE ont quelque part permis de limiter la casse en enregistrant une progression de 8,9% à fin octobre dernier. Ainsi, elles ont totalisé 49 MMDH contre 45 milliards une année auparavant. Par rapport à la moyenne des dix premiers mois entre 2006 et 2010, soit 43,68 milliards, ces recettes ont enregistré une hausse de 12,5% ou +5.4 MMDH. D'un autre côté, les recettes au titre des investissements directs et prêts étrangers se sont établies à 20 MMDH, en baisse de 16,1% par rapport à fin octobre 2010. Comparées à la moyenne des dix premiers mois des années 2006 à 2010, soit 26,3 milliards, ces recettes ont baissé de 23,9%. À noter que la répartition des recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers, par nature d'opération, demeure prédominée par les investissements directs avec 86% du total des recettes, suivis des investissements de portefeuille avec 8,3% et des prêts privés étrangers avec 5,7%.