Pour conforter sa place de pionnier dans le secteur de l'aménagement des espaces professionnels, Steelcase Maroc, par la voix de son tout fraîchement nommé directeur général, Fouad Jellal, a communiqué, jeudi dernier au Showroom de la société à Casablanca, ses orientations stratégiques pour l'année 2012. Cett occasion est propice à la mise en lumière des dernières études menées par le pôle Recherche du géant américain à Paris sur les relations entre culture, travail et espace. Une manière dynamique de valoriser le travail prospectif de l'entreprise dans le monde. «Les nouvelles orientations stratégiques de Steelcase Maroc tiennent en trois points essentiels : la relation client, la globalisation de l'offre et le développement durable», finit par annoncer Jellal, après un long préambule sur ses anciennes et nouvelles fonctions. «La relation client est au cœur de notre stratégie passée et à venir. Le concept de Worklife pour notre showroom en est l'illustration la plus manifeste», poursuit-il. Concernant la globalisation de l'offre, celle-ci découlerait de la volonté de l'entreprise d'accompagner le train de la mondialisation, avec pour credo «penser global, agir local», un premier indice qui renseigne largement sur l'importance de l'interculturalité dans la représentation que se fait Steelcase de la conception des espaces de travail. «Quant au développement durable, notre approche suit une conception large de ce nouveau paradigme essentiel», puisqu'il se décline à la fois dans son acception «sociale, culturelle, productive et organisationnelle», conclut-il. «Réappropriation de l'espace, toute une sémiotique» Alors que le leader mondial de l'aménagement des espaces de travail s'apprête à fêter, en 2012, le centenaire de sa création, un nouveau palier semble avoir été franchi par l'enseigne américaine pour se différencier de ses concurrents. «Nous investissons chaque année pas moins de 50 millions de dollars en recherche et développement, soit plus que tous nos concurrents réunis», jubile un responsable de la filiale marocaine. Cet effort de recherche se reflète certes par les fonds investis, mais aussi par la qualité des prospections menées par l'ensemble des pôles de recherche de l'entreprise à travers le monde. Ainsi, à défaut de faire dans la formalisation, la standardisation de l'offre et son universalisme uniforme, Steelcase a fait le choix de se réapproprier les axes de recherche académique sur le management interculturel et l'influence des codes culturels sur la conception et l'utilisation dynamique des espaces de travail pour améliorer son offre de produits. Un travail de recherche mené par des designers certes, mais aussi par des anthropologues, des sociologues et des architectes. «Nos produits sont la quintessence de nos observations au cœur d'une entreprise, du type et des canaux d'information en vigueur, de la sociologie du travail, en ce qu'elle permet de mieux comprendre les interactions entre employés et niveaux de hiérarchie, et de la nature de l'espace de travail», souligne Nicolas de Benoist, senior researcher chez Workspace Futurs. La conception de l'espace de Steelcase est donc une question d'optimisation, pas seulement rationnelle, mais adaptative, intelligente et dynamique. Elle repose sur une valorisation du travail collaboratif, qui passe, non pas par l'alignement sériel de tâches et fonctions comme dans «les temps modernes» de Charlie Chaplin, mais par la création et la préservation de sortes de «flux dynamiques comme dans un groupe de jazz», conclut De Benoist.