51% des 851 internautes qui ont répondu au sondage online de Flm ont affirmé que la perspective d'organisation de la Coupe du monde 2026 au Maroc aura un impact positif sur les marchés financiers au Maroc. A contrario, 49% des interrogés pensent que l'impact sera neutre-négatif. En effet, la Bourse peut anticiper les effets positifs de l'attribution de l'organisation du Mondial 2026 par le Maroc dès maintenant. Outre les secteurs économiques qui pourront bénéficier directement de l'organisation, l'économie marocaine pourra être particulièrement stimulée par l'événement. Cette fois-ci, c'est une étude scientifique confiée conjointement à l'organisme Keneo et au Centre de droit et d'économie du sport de Limoges (CDES) qui a cherché à quantifier l'impact de l'Euro 2016 sur l'économie française. Ainsi, la France a engrangé 1,2 milliard d'euros grâce à l'Euro 2016, notamment avec l'apport de 613.000 touristes étrangers et 34.000 offres spéciales mises en place par l'UEFA à destination des entreprises. Aussi, pour les précédents mondiaux, l'impact a été estimé à un surplus de croissance du PIB de 0,2% par an, tant en Afrique du Sud qu'au Brésil. Ainsi, la Bourse peut bien se porter grâce à la croissance économique attendue, en plus de la hausse de la demande adressée à certains secteurs côtés comme le BTP, l'hôtellerie, les banques ou la distribution de biens d'équipement. À titre d'exemple, la Bourse de São Paolo avait pris 41% en 2007, année d'attribution de l'organisation de la Coupe du monde au Brésil. Au niveau du marché obligataire, la hausse des dépenses publiques et de certains investissements privés est de nature à peser sur les taux d'intérêt. En effet, le benchmark du budget avance le chiffre des 12 milliards de dollars dépensés par le Brésil pour la Coupe du monde 2014. Toutefois, ce budget peut être réparti sur 8 ans entre la décision d'attribution en 2018 et le début du Mondial en 2026. Ainsi avec une moyenne annuelle de 15 MMDH, les levées du Trésor seront stimulées avec une hausse de près de 40% de plus qu'en 2017. Les investissements privés seront aussi sollicités, notamment au niveau du transport aérien et des capacités litières, en plus des télécoms ou des médias. Ces investissements vont aussi solliciter le marché de la dette privée ou des prêts bancaires, avec la même pression sur les taux. Ceci est d'autant plus vrai que les taux d'intérêts sont sur une tendance baissière, avec un recul sur trois ans des taux d'intérêt de 85 points de base (pbs) sur les crédits immobiliers ainsi que ceux des bons du Trésor qui sont sur une baisse moyenne de 80 pbs sur le CT et de 120 pbs sur le MT. Naturellement, ces anticipations sont à pondérer par les chances de victoire marocaine contre celles des Etats-Unis, associés au Mexique et au Canada. De plus, les investisseurs ne vont pas attendre juin 2018 pour réagir à l'attribution ou non au Maroc du droit d'organisation du Mondial. Ainsi, au fur et à mesure de l'avancement du processus de candidature, les investisseurs vont se positionner sur le marché actions ainsi que sur celui de la dette. Sur le chapitre des chances marocaines, ce sont les 209 fédérations qui devront voter et non uniquement les membres du comité exécutif. Ainsi, le Maroc pourra logiquement compter sur une large part des 55 fédérations africaines, sur la dizaine de pays arabes de l'Asie en plus des pays européens amis ou intéressés. Par ailleurs, si le Fifagate est favorable aux Etats-Unis qui l'ont révélé, il l'est aussi au Maroc qui a été lésé par l'attitude de Blatter qui a plus que favorisé l'Afrique du Sud pour 2010. Farid Mezouar DG de FL Market Faut-il se positionner dès maintenant en fonction de 2026 ? Il est peut-être encore trop tôt car il faudra attendre la précision exacte des contours du dossier marocain de candidature ainsi que le coming out des premiers soutiens à l'international. Toutefois, dans l'absolu, certains secteurs côtés en Bourse sont déjà attractifs avec le Mondial comme bonus supplémentaire. C'est le cas notamment pour les banques ou pour l'hôtellerie. Aussi, au niveau obligataire, le niveau bas -en absolu- des taux incite à réfléchir sur un positionnement haussier vu, entre autres, le contexte international et le flottement attendu du dirham. Quelles sont les chances du Maroc pour 2026 ? Honnêtement, nous pouvons être optimistes vu la faible implication actuelle des pouvoirs publics américains. Il en est de même pour la complexité d'une candidature à trois, surtout avec les frictions politiques entre Trump et le Mexique. Et en cas de vote démocratique, le Maroc garde ses chances. Pour rappel, pour sa première candidature en 1994, le Maroc avait failli gagner, obtenant 7 voix contre 10 pour les Etats-Unis et 2 pour le Brésil. l