Une centaine de geeks en costumes sombres et cravates claires... ce n'est pas un remake de Matrix, mais l'inauguration de la 3e édition du Salon Med IT à Casablanca. «Un formidable laboratoire d'idées», comme le décrit Mounia Boucetta, secrétaire générale du ministère du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies mardi 15 novembre, qui donnait le coup d'envoi de cet événement voulu comme une plateforme de rencontres, et de débat autour des nouvelles technologies. Maroc Numéric 2013 ou 2015 ? Le marathon des conférences programmées au cours des deux premiers jours du Salon a eu le mérite de projeter les participants au Salon vers un univers digital pour le moins futuriste. Et pour cause. «L'IT de demain, les grandes tendances à l'horizon 2015», «L'ère du PC révolue, quel poste de travail pour 2015 ?», «iPhones, iPad, Android, préparez vous au coup d'après», «Comment anticiper et gérer les freins face à la dématérialisation ?», autant de thématiques autour desquelles le panel d'experts et d'intervenants nationaux et étrangers ont eu l'occasion de discuter, annonçant ainsi l'avènement d'une ère totalement numérique. Ce n'est pas le ministère de l'Industrie, du commerce et des NT qui dira le contraire. Dressant le bilan à mi-parcours du plan Maroc Numeric 2013, la secrétaire générale du département de tutelle estime d'ailleurs que les «récentes avancées technologiques en matière d'information sont à l'origine d'un profond changement qui touche l'ensemble de la vie économique et sociale, et bien sûr politique». Pour Boucetta, la réussite de la «transformation digitale» du Maroc dépend du renforcement des passerelles entre ces différents secteurs. L'échange au cours de l'innovation Ces passerelles ne concernent pas uniquement les secteurs d'activité au niveau macro-économique, mais le tout numérique fait également référence au renforcement d'autres passerelles plus «humaines», au sein même de l'entreprise ou entre clients et prestataires. En effet, au cours des interventions, la notion d'innovation revient souvent. Mais on apprendra que ce n'est pas tant la technique qui fait l'innovation, que son concept en lui même. «Le monde digital est le seul vecteur pour optimiser l'innovation chez les industriels», avance à ce titre le représentant de Dassault systèmes. Ainsi donc, dans le domaine entrepreneurial, l'innovation dépend de plus en plus de l'ouverture de l'entreprise vers son environnement. Ainsi en témoigne Jean François Grang, expert Mobilité Octo Technology, pour qui «le support n'est pas l'innovation». «Aujourd'hui, tout le monde crée une application mobile», ajoute-t-il. «C'est le contexte de l'utilisation» qui en fait une «découverte», au regard des usagers. En outre, il y a ce qu'il désigne comme étant le troisième facteur de succès, à savoir «le développement de nouvelles interactions». La création de nouveaux supports d'information et d'informatisation appelle en effet à l'innovation en matière d'interaction avec le client ou le collaborateur. C'est là une donne des plus importantes en matière de nouvelles technologies, de manière spécifique et de production de manière plus globale. «Tout le monde est générateur d'idée» éclaire d'ailleurs Yves Torjman, expert de Cisco Systems, qui appelle de son côté à la synergie des compétences. Pour en revenir aux passerelles, ce sont donc celles des compétences et des expériences qui doivent se mettre en accord pour initier de nouvelles technologies, tant en matière d'information que dans le domaine de l'industrie. C'est du moins l'idée que nous retiendrons des nombreuses interventions de ce Salon, qui se poursuit encore aujourd'hui, avant de donner rendez-vous aux geeks en 2012.