Aawatif Hayar, Vice-présidente du Cluster e-madina de Casablanca Directrice du centre de recherche GreenTIC À une semaine de la seconde édition de la Smart City Expo Casablanca, la vice-présidente du Cluster e-madina de Casablanca et directrice du GreenTIC nous dévoile son implication dans l'organisation de cet événement mais également ses projets et ses ambitions dans la Smart City. Les Inspirations ECO : Casablanca accueille, les 17 et 18 mai, la seconde édition de sa Smart City Expo. À travers quels canaux y prenez-vous part ? Aawatif Hayar : Nous sommes présents au nom de l'Université Hassan II de Casablanca (UH2C), à travers le GreenTIC et le Centre de recherche TICDev dans plusieurs manifestations dans le cadre de Smart City Africa 2017. C'est notamment le cas, dans Smart City Expo Casablanca à travers le conseil scientifique que j'assure auprès de Casablanca Events et Animations pour garantir une grande qualité d'intervenants et renforcer la visibilité internationale de l'écosystème d'innovation de Casablanca à travers la promotion des projets et réalisations de Smart City Casablanca. Nous intervenons aussi les 17 et 18 mai dans le cadre des activités de Smart City Connect où l'Université Hassan II de Casablanca présentera des projets pilotes Smart City menés par nos chercheurs et étudiants comme l'université connectée, smart campus et d'autres projets des clubs étudiants. Enfin, à travers le séminaire scientifique IEEE villes intelligentes frugales organisé le 19 mai qui une «première» au Maroc qui est le Creathon où des citoyens qui ne se connaissaient pas auparavant se retrouveront dans l'espace public de la Place des Nations Unies avec des étudiants et spécialistes de l'open data pour se familiariser avec l'exploitation des données ouvertes de la ville pour concevoir de nouveaux services urbains prioritaires qu'ils identifieront dans un processus innovant de co-création collective pour améliorer le bien-être des citoyens de Casablanca. Visez-vous des objectifs précis lors de cette rencontre ? Oui, notamment à travers les conférences de Smart City Expo. Nous cherchons à nous informer sur les expériences mondiales et les dernières orientations et innovations en matière de concepts et projets pour Smart Cities. Nous voulons aussi offrir à l'écosystème Smart City de Casablanca, notamment aux startups, un espace d'échanges et de partages pour présenter leurs réalisations et tisser des relations de partenariat au niveau national, africain et international. Nous voulons également profiter des espaces d'échanges du Connect pour ouvrir les débats et échanges au grand public et impliquer les citoyens dans la réflexion globale sur le futur et les choix de transformation de la ville, pour les sensibiliser aussi au concept de Smart City à travers des projets concrets présentés par des étudiants et chercheurs de l'université. Quels sont vos projets dans le domaine de la Smart City ? Au niveau de l'UH2C-GreenTIC, nous avons proposé plusieurs projets pilotes pour illustrer la faisabilité du concept de ville intelligente «frugale, sociale, durable et collaborative». Certains de ces projets avancent bien comme e-douar et le Living lab Al Amal. Concernant le premier projet, que nous portons avec l'association Al Khoudoud pour le développement humain dans le monde rural et que nous avons lancé en collaboration avec l'INDH, la GIZ et la Fondation HBS, nous avons démarré les travaux de construction de la maison intelligente écologique au sein d'un village pilote à BenYaklef à Mohammédia et elle sera ouverte bientôt aux villageois et chercheurs pour expérimenter des services numériques pour le désenclavement du monde rural, la promotion du patrimoine local ainsi que les projets collaboratifs générateurs de revenus. Pour le deuxième projet, développé en collaboration avec Casablanca Events et Animations, il est en cours de démarrage. D'autres projets avancent moins bien à cause d'un retard ou la non confirmation de financements. Qu'est-ce qui a été réalisé en rapport avec les recommandations du livre blanc e-madina ? D'abord, l'adoption au niveau de Smart City Expo du concept de ville intelligente, frugale, sociale durable et collaborative comme modèle de référence, ce qui a inspiré les thèmes de l'année dernière sur «Villes ouvertes et innovantes» et de cette année sur «Villes par tous». Des recommandations plus techniques ont aussi été suivies, notamment l'amélioration de la connectivité de Casablanca. C'est ainsi que plusieurs zones de WiFi gratuit ont vu le jour à Casablanca, sans oublier la multiplication d'événements Hackathon pour inciter les jeunes développeurs et porteurs d'idées à proposer des services sur smartphones pour faciliter la vie des Casablancais et plusieurs expériences de data-driven transformation de Casablanca qui ont commencé à voir le jour, d'approche par projets ou quick-wins, en phase avec les recommandations présentées à travers les livres blancs d'e-madina. Avez-vous enregistré des avancées sur le plan réglementaire ? Concernant par exemple l'ouverture des données, le Maroc est déjà doté d'un ensemble de mesures de protection des données privées, mais des efforts sont encore à faire du côté de la réglementation pour pouvoir ouvrir les données dans un format standard et sécurisé ainsi que sur des propositions de nouveaux modèles économiques incitatifs impliquant les citoyens selon une approche d'investissements collaboratifs pour la mise en place des projets Smart City.