L'accalmie n'aura finalement été que de courte durée. Les prix des actifs immobiliers sont repartis à la hausse durant le troisième trimestre 2011 après une légère baisse durant le deuxième. C'est ce que vient de relever Bank Al-Maghrib dans son rapport trimestriel sur l'indice des prix des actifs immobiliers (IPAI). En effet, la banque centrale note que l'indice a enregistré une hausse trimestrielle de 1,1% au troisième trimestre, reflétant une augmentation des prix de l'ensemble des grandes catégories, que ce soit les appartements, villas, maisons... En glissement annuel, l'IPAI a progressé de 0,8% à fin septembre, rythme néanmoins inférieur à celui de 2,2% enregistré le trimestre précédent. Cette évolution recouvre un accroissement de 2,1% des prix des biens résidentiels et commerciaux et un recul de 1,7% de ceux des biens fonciers. Ceci étant, là où la publication dénote de la mauvaise santé du secteur de l'immobilier, c'est bien au niveau des transactions. Durant le troisième trimestre, les Marocains ont en effet acheté 1,9% de biens en moins que durant le trimestre précédent. «Selon les données arrêtées 35 jours après la fin du 3e trimestre, les ventes de biens immobiliers immatriculés au niveau de l'ANCFCC ont régressé de 1,9% d'un trimestre à l'autre, s'établissant à 23.180 transactions», explique Bank Al-Maghrib. Pourtant, la période est réputée dans le secteur comme étant celle où se concluent le plus de transactions durant l'année. La saison estivale est en effet synonyme de l'accroissement de la demande notamment avec les flux des Marocains résidant à l'étranger. Cette année, il n'en est rien et les promoteurs doivent bien en grincer des dents. Certes, en glissement annuel, le volume de ventes affiche toujours une évolution positive avec notamment un accroissement de 8,6%. Cependant, la situation est telle que sur le troisième trimestre, seules les transactions ayant porté sur le foncier se sont enregistrées en hausse tandis que l'ensemble des autres catégories ont vu chuter le nombre des écoulements. En effet, dans un contexte où le foncier se fait de plus en plus rare, notamment dans les grandes villes, les promoteurs ne lésinent pas sur les moyens de s'en procurer. Cependant, cette situation peut s'avérer problématique dans le sens où ces promoteurs continuent de s'approvisionner en foncier sans pour autant pouvoir accroître leurs écoulements de biens résidentiels. Risque-t-on donc de se retrouver avec un stock d'invendus dans un avenir proche ? On en est certes bien loin, mais l'état actuel du marché avec des prix qui grimpent en flèche et des transactions qui chutent semble devenir assez problématique. En attendant la publication des plans d'aménagement urbain de certaines villes telles que Casablanca, et que les professionnels considèrent comme un facteur poussant à la baisse des prix, l'analyse de la publication de la banque centrale démontre que les baisses de transactions sur les appartements les plus marquées ont été enregistrées à Marrakech-Tensift-El Haouz, Gharb-Chrarda-Beni Hssen e Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, alors que la hausse la plus importante a concerné Souss-Massa-Drâa. Parallèlement, la ventilation de l'IPAI par ville, fait ressortir des évolutions divergentes. Les villes de Marrakech, Tanger, Rabat et Meknès ont accusé des baisses respectives de 9,3%, 6%, 2,7% et 2,3% au moment où l'ensemble des autres villes ont enregistré des progressions allant de 0,8% pour Agadir à 17,9% pour El Jadida. Et les biens non résidentiels ? Depuis quelques mois, la banque centrale a introduit de nouveaux compartiments dans son analyse des prix des actifs immobiliers (voir ww.lesechos.ma). Ainsi, pour l'édition du troisième trimestre de l'IPAI, il ressort que les prix des terrains urbains ont enregistré une progression trimestrielle de 1,3% et une diminution de 1,7% en glissement annuel. Avec une part de marché national d'environ 26%, les terrains urbains ont fait l'objet de 6.130 transactions, en hausse de 2,2% d'un trimestre à l'autre et de 14,4% sur un an. À la même date, les prix des locaux commerciaux ont progressé de 0,5% d'un trimestre à l'autre. Cette catégorie de biens a enregistré un total de 1.328 ventes, soit environ 6% de l'ensemble des biens immobiliers, en recul de 4,9% d'un trimestre à l'autre et de 11,2% sur un an. Enfin, pour les bureaux, BAM relève que les prix ont progressé de 12,3% d'un trimestre à l'autre, alors qu'en glissement annuel, ils ont quasiment stagné. Avec une part de 1% du marché national, le volume de transactions portant sur les bureaux a atteint 181 transactions, enregistrant ainsi une diminution de 1,6% d'un trimestre à l'autre et une augmentation de 28,4% sur un an.