Tous les vétérinaires vous le diront. Les aléas sanitaires liés à la viande sont multiples et peuvent avoir des conséquences sur la santé de l'homme. L'un de ces aléas ou risque plutôt, lié à la santé des consommateurs de viande est l'hydatidose. «C'est pendant la période de Aïd Al Adha que la dissémination de la maladie atteint son degré le plus culminant», explique Jamal Miftah, docteur vétérinaire au service vétérinaire de Casablanca. En termes plus savants, la maladie résulte de l'infection par une larve de ténia. Comme pour beaucoup d'infections parasitaires, le cours de l'infection par cette larve, appelée echinococcus est complexe. Le ver a un cycle de vie qui exige des hôtes définitifs et des hôtes intermédiaires. « Les hôtes définitifs sont, en principe, des carnivores comme les chiens, alors que les hôtes intermédiaires sont habituellement des herbivores comme les ovins et les bovins », relève-t-on dans les dictionnaires de vulgarisation médicale. Les humains peuvent également jouer le rôle d'hôtes intermédiaires. Le cycle de la maladie commence par une infestation par le ténia adulte de l'intestin de l'hôte intermédiaire. Le ténia adulte pond alors des œufs qui sont expulsés dans les selles de l'hôte. La maladie se manifeste par la formation d'un kyste hydatique généralement au niveau du foie, mais pouvant affecter le poumon, la rate, les os ou le cerveau. Elle n'est généralement reconnue qu'au stade de complications par compression ou rupture du kyste. « Les dernières études, réalisées à l'échelle nationale, avaient révélé que cette maladie a été observée chez 23% des bovins et 11% des ovins », explique le Docteur Miftah. Des chiffres qui donnent à réfléchir, quand on sait que la maladie provoque chez l'homme des conséquences graves. Le plus grave encore, c'est qu'aucun signe extérieur n'est détectable chez l'animal. «Les cinq jours qui suivent l'Aïd, nous recevons généralement entre 250 et 300 demandes de consultation de viandes ou de viscères suspectes dans nos services». Chaque année, les campagnes de sensibilisation sont menées tambour battant afin de « raisonner » les citoyens sur la nécessité d'observer une bonne hygiène quand on est en contact avec la race canine. Même le ministère de l'Education s'est impliqué dans l'opération. Pour les autres gestes nécessaires à une bonne hygiène avant, pendant et après le rituel du sacrifice, il faut éviter de donner au mouton autre chose que de l'eau la veille du sacrifice, car la viande sera plus hydratée. Il est surtout déconseillé de manger la viande de son mouton le jour même de l'Aïd.