Détenu à 60% par l'Etat Marocain, Marsa Maroc est le leader de la manutention portuaire au Maroc avec une part de marché de 44% du trafic national en 2015. Elle se distingue de ses concurrents (Somaport, Mass Céréales, Hydrocarb Jorf, OCP, Sosipo) par sa présence dans 10 ports stratégiques marocains, ses services diversifiés (manutention, stockage, services rendus aux navires et des prestations d'avitaillement) et son savoir-faire multi-trafics (conteneurs, roulier, vrac solide et liquide et général cargo). Par ailleurs, Marsa Maroc dispose d'une bonne visibilité jusqu'en 2056 grâce à des contrats de concession qui sont de très longue durée. Nous mentionnons le deuxième quai à conteneurs de TangerMed II qui est le plus gros projet stratégique que mène actuellement Marsa Maroc puisque c'est la filiale Marsa International Tanger Terminal basée dans la zone franche qui chapeaute le projet et qui devrait impacter positivement les revenus de la firme à long terme. Un autre point fort de Marsa Maroc est sa structure bilancielle saine caractérisée par une dette nette négative à -1,347 MdsMAD en 2015 et un solde de trésorerie nette positif. Réactive face à un contexte difficile En 2016, Marsa Maroc a fait preuve de réactivité face à une conjoncture difficile, notamment la baisse du trafic de phosphate et de ses dérivés de près de 4%, l'arrêt de l'activité de Samir qui a entraîné le recul des importations des hydrocarbures et la régression du trafic de céréales réalisé par les opérateurs céréaliers du fait de la bonne campagne agricole de cette année. En effet, la firme adopte désormais la stratégie de modification de son mix produit en faveur de trafics plus rémunérateurs tels que le conteneur et les produits raffinés puisque le trafic du pétrole brut, qui représentait 1,5 million de tonnes un an auparavant, a été complètement suspendu. Des perspectives prometteuses : Nous restons confiants quant à la bonne performance opérationnelle de la firme et quant à sa bonne visibilité à long terme. Malgré l'intensification de la concurrence avec le risque de perte de parts de marché, Marsa Maroc est devant une ouverture d'opportunités d'investissement intéressante tant à l'échelle internationale avec la possibilité de se développer en Afrique qu'à l'échelle locale avec la mise en service de plusieurs nouvelles infrastructures portuaires sur les 10 prochaines années, notamment à Safi grand vrac, Nador West Med, Kénitra Atlantique et Dakhla Atlantique. En effet, nous estimons une hausse de 18,6% des revenus à 2,572 MdsMAD en 2016. Sa marge d'EBITDA devrait s'améliorer de 62 pbs à 47,2%. La croissance de son CA serait aussi soutenue par le trafic des céréales qui augmenterait suite aux hausses des importations en raison de la faible production de la dernière campagne agricole marocaine. En 2016, le leader marocain devrait renforcer davantage son positionnement avec la mise en service depuis le 1er septembre du terminal à conteneurs d'Agadir, dont la société est concessionnaire via une filiale détenue à hauteur de 51%. De même, à partir du mois d'octobre, Marsa Maroc devrait démarrer son activité au niveau du troisième terminal du port de Casablanca. De bons chiffres au Maroc Les dix premiers mois de l'année 2016 ont été bénéfiques pour le trafic portuaire au Maroc. En effet, le trafic a réussi à atteindre 97,5 M de tonnes durant cette période, soit une hausse de 5,7% en comparaison avec 2015. Ces chiffres rassurent les investisseurs de la place et c'est pour ces raisons que Marsa Maroc dégage encore du potentiel. En effet, la valeur a réalisé une performance de 47,5% durant ces derniers 3 mois. Par ailleurs, notre scénario positif se base aussi sur les prévisions du FMI qui montrent que le PIB marocain devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 4,4% entre 2016 et 2019. Ceci est bénéfique pour l'activité portuaire de Marsa Maroc qui est étroitement liée à l'évolution du commerce extérieur (Import/Export). Ainsi, notre valorisation prend en considération le positionnement de Marsa Maroc sur le marché portuaire marocain et sa présence dans l'ensemble des ports stratégiques marocains ainsi que ses ambitions nationales (Nador West Med et Tanger Med II) et internationales (Afrique). Comme nous prenons en compte les menaces liées à la concurrence qui impactent négativement les parts de marché de la firme. D'autre part, nous nous attendons à un ralentissement de la croissance du CA de 2017 en raison de la révision à la baisse des prix de magasinage, de la baisse du trafic et du transfert d'une partie de son activité à sa filiale à 100% TC3PC (entrée en service le 24 octobre pour gérer le terminal à conteneur 3 du port de Casablanca). Salma Kharbachi Analyste à Alpha Mena