L'ingénieur ayant inventé le système électronique de stabilité pour le compte de l'équipementier Bosch vient de recevoir le «Prix de l'inventeur européen» de l'année 2016 dans la catégorie «Œuvre d'une vie». Une reconnaissance méritée tant ce dispositif continue à sauver des vies. Son nom ne vous dit probablement pas grand-chose. Pourtant, Anton Van Zanten mérite bien une place au panthéon des plus grands inventeurs de notre temps. Et pour cause, ce Néerlandais d'origine est l'homme qui avait mis au point le système électronique de stabilité plus connu sous le sigle : ESP (pour Electronic Stability Program). C'était il y a un peu plus de deux décennies, alors que l'automobile était bien moins évoluée qu'elle ne l'est aujourd'hui et avec un faible niveau d'électronique embarquée. Sous la houlette d'Anton Van Zanten, l'ingénierie de Bosch va alors révolutionner les qualités dynamiques d'une voiture. Première voiture au monde à s'équiper d'un ESP, la Mercedes Classe S600 offrait alors l'une des meilleures tenues de route en son époque. Ayant vite fait ses preuves, cet anti-dérapage s'est ensuite fait adopter par d'autres modèles avant d'entamer un processus de généralisation à travers le monde. Désormais, l'ESP est obligatoire sur toutes les voitures vendues dans l'Union européenne, l'Australie, le Canada, Israël, la Nouvelle-Zélande, la Russie, la Corée du Sud, le Japon, la Turquie et les Etats-Unis. L'œuvre d'une vie... Aujourd'hui âgé de 75 ans et retraité de la société «Robert Bosch GmbH» (depuis 2003), Anton Van Zanten revient dans le feu de l'actualité et par la grande porte. En effet, il vient de se voir attribuer récemment à Lisbonne le «Prix de l'inventeur européen» de l'année 2016, dans la catégorie «Œuvre d'une vie». Décernée par l'Office européen des brevets (OEB), cette distinction honorable vient récompenser des années de travail passées dans le département recherches et développement de Bosch. Van Zanten est en effet «à l'origine d'environ 180 familles de brevets déposés sur l'ensemble de sa carrière en tant qu'ingénieur automobile». C'est ce que rappelle Bosch dans un communiqué, précisant que «ses inventions portent par exemple sur un système d'anti-retournement électronique ou une stabilisation des remorques». Mieux encore, l'ESP a ouvert la voie à une amélioration continue de la sécurité routière, en étant également à la base de nombreux systèmes d'assistance au conducteur, ainsi qu'un élément clé de la conduite automatisée. Au demeurant, ce prix récompense surtout un équipement qui continue à sauver des vies. D'où l'hommage rendu par Volkmar Denner, le président du directoire de Bosch, qui a déclaré : «Anton Van Zanten et ses collègues ingénieurs sont les anges gardiens de nombreux automobilistes». Plus de 8.500 vies sauvées grâce à l'ESP Considéré à juste titre comme le système de sécurité automobile le plus important après la ceinture de sécurité, l'ESP joue un rôle d'électrostabilisateur du véhicule lors d'un virage à (trop) grande vitesse ou en cas de changement brutal de trajectoire. À l'aide de capteurs intelligents, l'ESP compare 25 fois par seconde si les mouvements de braquage du volant correspondent bien à la direction réelle du véhicule. Il permet ainsi de corriger la trajectoire en agissant sur le système de freinage ainsi que sur le couple moteur. Les accidentologues et autres chercheurs sont non seulement convaincus de l'apport de l'ESP en matière de sécurité active, mais avancent aussi que si tous les véhicules étaient équipés du système électronique de stabilité, celui-ci pourrait prévenir jusqu'à 80% des accidents dus à un dérapage. Or, actuellement, 64% des véhicules neufs sont équipés de l'ESP à travers le monde. Un chiffre qui devrait déjà apporter du baume au cœur à son inventeur.