Lancée en 1975, la Polo a marqué l'histoire de la petite voiture à travers ses cinq générations. La dernière en date perpétue la saga de cette citadine à succès qui a déjà franchi le cap des 14 millions d'exemplaires vendus dans le monde. Rétrospective... Modèle le plus populaire de la gamme Volkswagen (après la Golf), la Polo est née au milieu des Seventies. À l'instar de quelques-unes de ses rivales (Ford Fiesta et Opel Corsa), la Volkswagen Polo est venue concrétiser les ambitions commerciales de son constructeur sur un marché européen désenchanté par le premier choc pétrolier, survenu au début des années 70. Répondant au nom de code interne : Typ 86, la petite VW a été baptisée Polo, patronyme renvoyant à la discipline sportive éponyme et collant mieux à l'image ludique du véhicule. Polo I : ligne carrée, phares ronds Pour consommer moins, la Polo se suffisait de petits moteurs, comme le 0,9 litre de 40 ch qui assurait le ticket d'entrée. Elle se contentait aussi d'une finition spartiate (absence de pare-soleil, contre-porte en carton...), ce qui lui permettait d'afficher moins de 700 kg sur la balance. Dessinée par Giugiaro et assez inspirée de l'Audi 50, cette première mouture arborait une ligne carrée et classique malgré la présence d'un hayon. Au départ, la Polo n'existait qu'en une seule carrosserie à 3 portes, mais au vu de l'engouement suscité chez ses clients, Volkswagen décida de la décliner en version tricorps. Ainsi est née la Polo Derby en 1977, qui n'est autre chose que l'ancêtre de la Polo Classic, mais avec seulement deux portes. Deux ans plus tard, l'heure était au premier restylage au sortir duquel la Polo a gagné une calandre renforcée et des pare-chocs en plastique. La même année, débarquait la Polo GT, reconnaissable par ses jantes colorées et le sigle GT au bas des ailes arrière. Forte d'un 1.3 l de 60 ch, elle pouvait atteindre les 154 km/h, évoluant dans l'ombre d'une certaine Golf GTI. Polo II : petite «fourmi» devenue grande En 1982, débarquait la deuxième génération de la Polo. Au menu : une ligne extérieure en continuité avec la précédente version (phares toujours ronds), avec un gabarit agrandi, mais strictement dotée de deux ou trois portes et ceci à travers ses trois déclinaisons de carrosseries dites : Coach (mini break à 3 portes), Coupé (bicorps) et Classic (tricorps). La Polo II a gagné aussi bien en qualité perçue qu'en puissance avec des moteurs modernisés et dotés non plus de carburateurs mais d'un système d'injection électronique d'essence. Au passage, Volkswagen ne rate pas le train du gazole, proposant des blocs diesel 1.3 et 1.4 sous le capot de la Polo. La palme de la puissance reviendra à la version G40, lancée en 1987 et dont le nom correspondait à un type de compresseur en spirale (G-Lader 40mm) qui boostait son 1.3 l à 115 chevaux. Vers la fin des années 80, le constructeur capitalise sur la popularité de la Polo en lançant une campagne publicitaire télévisée dans laquelle une fourmi se prend pour une Polo. Un spot réussi qui lui vaudra son surnom d'insecte. Polo III : l'ère des premiers TDI Très prisée en showroom, cette seconde génération jouera les prolongations jusqu'en 1994, après un premier lifting survenu en 1990 et l'ayant doté de phares carrés. Un style que va subtilement moderniser la Polo, troisième du nom. Hormis l'appellation, rien n'a été conservé et tout est neuf : châssis, trains roulants, habitacle et organes mécaniques. C'est d'ailleurs sur cette génération qu'apparaissent les premiers diesel TDI aux côtés des moteurs atmosphériques SDI. À l'époque, elle est l'une des citadines polyvalentes les plus économiques et les mieux équipées de sa catégorie, pouvant disposer notamment de la climatisation, des airbags frontaux, de l'ABS, du cuir et même des sièges avant chauffants ! C'est aussi cette troisième génération qui sera, en 1994, la première à endosser le label GTI avec un 1.6 l puissant de 125 ch. À elle seule, cette génération aura été vendue à plus de 2,5 millions d'exemplaires dans le monde ! Polo IV : un regard très typé Plus proche de nous dans le temps et encore fortement présente dans nos carrefours, la Polo de quatrième génération a été lancée en 2001. Totalement repensée, elle affiche un look moderne et plus dynamique, marqué par deux blocs optiques ronds à l'avant, comme une certaine Mercedes Classe E. Un trait caractéristique qui disparaîtra lors du restylage de mi-vie décidé pour 2005 et à l'issue duquel la Polo adopte des angles plus adoucis et un regard un tantinet proche de celui de la Passat de l'époque. Ce lifting marque aussi l'arrivée de nouvelles variantes de carrosserie, comme la version baroudeuse CrossPolo. Plus cossue visuellement et techniquement, elle a plus que jamais le statut de mini-Golf, ce qui lui ouvre les portes du succès, mais justifie aussi des tarifs plus élevés que la moyenne du segment. Polo V : mondiale et primée En 2009, la cinquième et actuelle génération de la Polo est présentée au Salon de Genève. Quelques mois plus tard, elle prend le relais commercial et entame une carrière sur les chapeaux de roues. Son design est sérieux mais non moins séduisant, tandis que sa plateforme est partagée avec d'autres citadines du groupe comme l'Audi A1 et la Seat Ibiza. Autant d'aspects que la clientèle apprécie au même titre d'ailleurs que la qualité de construction. Si bien que dès l'année suivante, elle sera doublement couronnée en étant élue : «Voiture de l'année en Europe» et «Voiture mondiale de l'année» 2010. Restylée en 2014, elle poursuit une carrière internationale à l'image des nombreuses usines qui la produisent à travers le monde et plus précisément en Espagne, en Russie, en Chine, en Inde et en Afrique du Sud. Enfin, la Polo est aussi un best-seller au Maroc et un modèle incontournable dans sa catégorie. Elle figure d'ailleurs dans le top-5 du segment des citadines polyvalentes importées.