Après une décennie de négociations, l'Union européenne est en train de réussir son pari : signer les accords de partenariat économique (APE) avec les pays africains. À la surprise générale, ce sont les pays d'Afrique australe, pourtant réputés pour leur fierté et leur résistance aux pressions extérieures, qui sont les premiers à s'engager. En effet, le Botswana, le Lesotho, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland et le géant de la région, à savoir l'Afrique du sud ont arrondi les angles avec l'UE en décidant de signer les APE. L'événement a eu lieu le 10 juin au Botswana. Ils ne sont pourtant qu'une poignée dans la quinzaine de pays qui constituent cette partie australe du continent, qui est du reste, parmi les plus développées de l'Afrique. Pour de nombreux observateurs, les APE ne sont nullement le salut pour l'Afrique. Au contraire, le bloc européen tente tout bonnement de se prévenir de l'avancée des Brics (Brésil, Russie, Inde, et... Afrique du Sud) en verrouillant les marchés africains avec d'hypothétiques accords préférentiels qui, en réalité, ne sont qu'à l'avantage de ses propres marchés. À l'heure où l'Afrique entame son essor économique, les états du continent doivent envoyer un message clair au reste du monde en faisant comprendre que l'Afrique n'est plus la chasse gardée d'aucune puissance ni d'aucun bloc régional étranger. L'Afrique doit prendre son destin en main et ne suivre l'agenda d'aucune partie. Au moment où l'on parle de l'Agenda 2063, qui est la priorité des priorités pour l'Afrique, les APE doivent être renvoyés aux calendes grecques.