Aongus Hegarty : Président de Dell EMEA (Europe-Moyen-Orient-Afrique) À quelques mois de la naissance de «Dell Technologies», qui sera née de la fusion entre les géants Dell et EMC, Aongus Hegarty, à la tête des activités de Dell en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique explique les détails de cette opération historique. Dans cette interview, il revient également sur la stratégie africaine de Dell et surtout le rôle que le Maroc y joue ! Les Inspirations ECO : Qu'est-ce qui explique le choix pour Dell de fusionner avec EMC ? Aongus Hegarty: La fusion entre Dell et EMC nous permettra d'offrir à nos clients une valeur accrue. Il ne s'agit pas d'agrandir nos activités respectives, mais de les renforcer et les améliorer en les fusionnant. Elles pourront ainsi offrir plus de valeur aux clients. À Dell, notre force réside dans le fait que nous travaillons avec toute une panoplie de startups et d'entrepreneurs utilisant les technologies, offrant des produits ou services innovants axés sur les technologies. EMC, pour sa part, est une entreprise très solide et très grande à l'échelle mondiale. Dell et EMC peuvent créer une synergie, d'autant plus qu'il existe une complémentarité au niveau technologique sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour mettre au point un vaste éventail de solutions. Quand est-ce que cette fusion sera effective et à combien se négocie-t-elle ? Les deux entreprises poursuivent leurs discussions. Nous allons profiter de cet été pour avancer dans le processus et nous espérons que vers l'automne, la fusion sera effective. La nouvelle entité qui sera issue de cette fusion s'appellera «Dell Technologies». En d'autres termes, il s'agit d'une acquisition par Dell, d'EMC. Et c'est la plus importante acquisition-fusion entre deux entreprises de technologies dans l'histoire de notre industrie. La valeur de cette fusion est de 67 milliards de dollars. Que représente le Maroc pour Dell, notamment votre centre d'affaires de Casablanca ? Pour Dell, Casablanca constitue l'une des plus importantes places dans la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique et certainement la plus importante en Afrique. Nous sommes ici depuis 12 ans et avons observé plusieurs phases d'investissement et de développement qui ont permis à la ville de devenir une plateforme où les plus grandes entreprises sont représentées. À partir de notre plateforme de Casablanca, nous offrons nos services non seulement aux marchés marocains et nord-africain, mais aussi à des marchés européens, comme la France, l'Italie, l'Espagne, le Benelux, sans oublier toute la région du Moyen-Orient et l'Afrique. À Casablanca, nous disposons de services et de compétences larges, comme les RH, les finances, le marketing et dans les différents domaines de supports commerciaux et techniques. Au total, nous avons plus de 20 nationalités représentées ici au Maroc, avec environ 1.800 salariés. Quel sera l'impact de la fusion Dell-EMC sur le centre d'affaires de Casablanca ? Avec cette fusion, notre équipe locale se renforcera avec les membres d'EMC. Ceci sans oublier qu'à partir d'ici, la nouvelle entité va croître et se déployer dans un premier temps en Afrique du Nord. Dans cette perspective, le Maroc et Casablanca seront pour nous à l'avant-garde de ce déploiement pour la prochaine décennie. Quelle est votre stratégie en Afrique et quel sera le rôle de Casablanca dans cette dynamique ? Le Maroc constitue une excellente porte d'entrée pour l'Afrique. Dell suit la croissance au Maroc et en Afrique et y investit de façon très accrue. En dehors du Maroc, Dell est présent dans d'autres pays du continent comme l'Afrique du Sud. Pour nous, il ne fait aucun doute que le Maroc est un hub pour l'Afrique, mais aussi pour toute la région de l'Europe et du Moyen-Orient. À titre d'exemple, notre force de vente sur Dubaï et sur l'Afrique du Sud repose sur Casablanca. De même, nous couvrons l'Afrique centrale, de l'Ouest et de l'Est à partir de Casablanca. D'où notre attention particulière pour Casablanca. Par ailleurs, nous comptons continuer à nous déployer sur le continent tout en encourageant les entreprises locales et les start-ups au Maroc et à travers l'Afrique à faire de même. Quel regard portez-vous sur la percée technologique en Afrique ? Beaucoup de pays africains, à l'instar du Kenya par exemple, connaissent un essor dans le domaine de la technologie. De nombreux secteurs profitent des outils technologiques comme dans la santé, le vote électronique, le paiement électronique, etc. En fait, le Maroc et l'Afrique en générale, sautent plusieurs générations de technologies et adoptent les dernières disponibles. Comment contribuez-vous à la diffusion de la technologie sur le continent africain ? Notre stratégie consiste à mettre des technologies de pointe sur le marché. Nous interagissons avec plusieurs clients, à savoir les startups, les PME, les grandes entreprises privées ou publiques. Nous leur fournissons des solutions sur des concepts innovants. Globalement, Dell investit sur le plan local. Nous sommes à une étape où nous investissons, innovons et mettons de nouvelles technologies au profit de l'ensemble des acteurs du marché.