Les ministres de l'Intérieur marocain et espagnol se sont réunis à Madrid pour passer en revue les différentes actions et opérations menées par les deux pays. En matière de lutte contre le terrorisme, le bilan est satisfaisant. Madrid et Rabat affichent leur symbiose en matière de lutte contre le terrorisme. C'était à l'occasion de la visite rendue par le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, mercredi, à son homologue espagnol, Jorge Fernandez Diaz à Madrid à la demande de ce dernier. Le ministre marocain est venu accompagné de Adellatif Hammouchi, le directeur de la Direction générale de la sûreté nationale DGSN et la Direction générale de la surveillance du territoire DGST. Hassad et Diaz sont les deux responsables marocain et espagnol qui se sont le plus vus durant leur mandat respectif. Les deux hommes font constamment des allers-retours éclairs entre les deux pays. Ce contact permanent et fluide serait d'ailleurs le secret de la solidité des relations entre ces deux départements. Dans la déclaration conjointe, rendue publique au terme de cette visite, les deux sécuritaires en chef ont réitéré l'exemplarité du modèle de coopération maroco-espagnole, principalement en matière de lutte contre les réseaux terroristes et du contrôle des flux migratoires irréguliers. Ne dormant pas sur leurs lauriers, Hassad et Diaz sont convaincus de la nécessité de «resserrer davantage les liens en matière de lutte contre le terrorisme jihadiste, l'immigration irrégulière et le trafic de drogue». Les chargés des portefeuilles de l'Intérieur marocain et espagnol ont exprimé leur satisfaction quant aux résultats obtenus sur le terrain, souligne le communiqué conjoint. À présent, il est question de mettre en place «des actions collectives» pour freiner l'invasion d'une menace terroriste de plus en plus préoccupante», relève la déclaration maroco-espagnole. Les deux mandataires misent sur la nécessité d'étendre leur «méthode de travail» dans les régions du Sahel et du contour méditerranéen (Mauritanie, Mali, Algérie). L'échange fluide des informations, «basé sur la confiance», et la formation policière conjointe seront les clés de cette réussite, estiment les deux départements. Autre composant de l'efficacité du tandem maroco-espagnol, la synchronisation. En effet, depuis 2014, les deux pays ont mené conjointement, et d'une manière simultanée, huit opérations dans les milieux des jihadistes opérant entre les deux rives. Ces coups de filet se sont soldés par l'arrestation de 41 détenus au Maroc et 23 en Espagne, énumère fièrement le département espagnol. En matière de lutte contre le trafic des stupéfiants, Rabat et Madrid ont fait part de leur satisfaction quant à la réduction «substantielle» du trafic par voie aérienne en recourant à des aéronefs légers dans le Détroit. Les deux pays ont encensé le travail mené par les deux centres de coopération policière conjointe, basés à Algésiras et à Tanger. Selon la déclaration, cette expérience est «un modèle exemplaire d'alliance et de coopération étroite et quotidienne entre les services de police». En ce qui concerne la question migratoire, le casse-tête chinois des Espagnols, les deux ministres ont fait part de leur conscience de la dimension humanitaire de la question et ont insisté sur le fait de mener une approche «globale et intégrée» dans la gestion de ce dossier, tout en respectant les exigences de sécurité. Diaz a saisi cette occasion pour jeter des fleurs à son homologue marocain et son gouvernement, en ce qui concerne «l'approche humanitaire de la nouvelle politique migratoire», s'est félicité le ministre ibérique.