La quatrième et dernière conférence du cycle initié par Wafasalaf sur l'impact de la mixité sur l'entreprise a connu la participation de Neila Tazi, référence du monde de la communication. Le cycle de conférences dédié à la mixité comme levier de performance, lancé par la Wafasalaf (filiale d'Attijariwafa bank), a bouclé la boucle après la tenue de sa quatrième et dernière conférence, mercredi 30 mars. Et l'invitée choisie pour l'épilogue n'était autre que Neila Tazi, autorité dans le monde de la communication et de l'événementiel. Réservée et introvertie en apparence, le typhon Neila Tazi s'est déclenché dès sa prise de parole, coupant court à tout doute sur sa détermination naturelle. De son parcours, 4 années clés sont à retenir. Tout d'abord, 1992. Neila Tazi avec deux de ses amies crée l'agence de communication A3 (à trois), avec un capital de départ de 12.000DH. La prise de risque était telle que la pérennité des activités ne tenait qu'à la persévérance des fondatrices et leur équipe, entièrement constituée de femmes, ainsi que leur capacité à encaisser les coups durs, se relever et continuer de luter. Et pour ajouter l'insulte à la blessure, les battantes devaient faire face aux préjugés discriminatoires et misogynes du monde des affaires, mais pour Neila, ce n'était que du carburant supplémentaire pour sa machine faite d'ambition et d'inspiration ininterrompue. C'est ainsi que l'idée lui est venue, en 1998, de s'investir dans un festival qui serait d'envergure internationale et qui mettrait les projecteurs sur une musique peu commune et alors peu promue : la musique gnawa. Le Festival gnaoua et musiques du monde d'Essaouira est né et c'est un succès. Depuis, le nom de Neila Tazi est synonyme de réussite et le milieu de la communication fait référence à elle en la qualifiant d'autorité incontestée. Comment en est-elle arrivée là ? Le travail acharné. Neila Tazi n'est pas de ceux et celles qui, dans l'immobilité, attendent qu'on leur accorde l'opportunité de briller. Son opportunité, elle l'arrache et appelle toutes les femmes souhaitant changer la donne et imposer la parité à faire pareil. En 2012, elle capte l'attention de Meriem Bensalah Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui lui propose de la rejoindre en tant que vice-présidente chargée de la division communication. Neila, après avoir écarté ses appréhensions sur la nature de la configuration du syndicat patronal, pensant à tort qu'il n'était constitué que de très grands groupes totalement fermés aux PME, accepte son offre. 3 ans plus tard, elle est désignée par la CGEM pour porter son étendard au Parlement, et est élue présidente de la Chambre des conseillers. Son agenda, déjà chargé, s'en trouve très vite surchargé, mais Neila ne s'en plaint pas, même si elle laisse apparaître une pincée d'amertume sous forme d'anecdote : elle maman de deux enfants, un fils de 24 ans et une fille de... 6 ans. Entre les deux naissances, un festival. Neila Tazi l'avoue sans complexe, la vie de femme active n'est pas faite de repos. Et c'est cela qui lui a fait comprendre, pour la première fois, que le rôle de l'homme était incontournable pour tout équilibre saint entre obligations familiale et professionnelle. L'enseignement que Neila Tazi tire de sa propre expérience peut être ainsi réduit à un concept simple mais avide d'engagement : la mixité.