Des résultats prévisibles pour Ennakl à la fin du semestre écoulé. À l'image des indicateurs financiers trimestriels, le résultat net s'effrite de moitié pour s'établir à 6 millions de dinars tunisiens (34,4 MDH), contre 13,2 millions en juin 2010 (75,7 MDH). Au préalable, le résultat d'exploitation cède 50%, passant de 14,7 MDH à 7 millions (84,5 MDH à 40,2 millions). Il est clair que l'éclatement de la révolution tunisienne en janvier dernier n'a pas manqué d'impacter le concessionnaire. En plus d'une baisse de la demande, des revendications sociales, d'une rupture des approvisionnements et des relations tendues avec les établissements bancaires, les conséquences étaient lourdes et se faisaient déjà sentir durant le 1e trimestre, notamment via un repli de l'activité. Dans ce contexte, le management de la société s'est appliqué tout d'abord à détendre le climat social et à rétablir la relation de confiance avec les banques et partenaires étrangers. L'entreprise a, d'ailleurs, nommé un administrateur judiciaire en maintenant le management de la société. «Ainsi, le rétablissement du climat social et d'une relation de confiance avec les banques et partenaires étrangers a permis à la société d'honorer ses engagements et de reprendre progressivement une activité normale», souligne-t-on au sein d'Ennakl. Du pain sur la planche Par ailleurs, et en l'absence d'une décision gouvernementale en matière de quotas, le sort des ventes d'Ennakl n'est pas encore défini. En effet, le gouvernement n'a pas pris de mesure relative à l'affectation des quotas d'importation de voitures, élément qui ressortait comme point fort d'Ennakl. Depuis le début de l'année, le ministère tunisien du Commerce a débloqué 50% des quotas alloués en 2010 pour ne pas perturber l'activité normale des concessionnaires. Cela a permis à la société de générer un chiffre d'affaires de l'ordre de 121,2 millions de dinars, contre 213,1 millions en juin 2010 (697,3 MDH contre 1,2 milliards de DH), soit une baisse de 43,1%. En parallèle, les charges engagées par la société au cours de l'exercice 2010, relatives aux opérations spécifiques de l'introduction en Bourse des valeurs mobilières et le lancement de la nouvelle marque Seat, sont inscrites à l'actif du bilan en tant que charges à répartir, ce qui se traduit par une récurrence annuelle de 991.710 dinars jusqu'en 2013 (5,7 MDH). En revanche, l'admission des actions de la société à la cote de la Bourse, pour une portion de 40% de son capital dont 30% sur la bourse de Tunis, a permis à la société de bénéficier d'une réduction du taux de l'impôt sur les sociétés à 20%, au lieu de 30% pour une durée de cinq ans à compter de la date de leur entrée en Bourse. Ainsi, au titre du premier semestre, Ennakl ne versera que 1,6 million de dinars au fisc tunisien contre 2,9 millions en 2010 (9,2 MDH contre16,6 millions). Le concessionnaire semble tabler sur les Seat nouvellement acquises pour redresser la barre, comme en témoigne sa politique commerciale lancée récemment, notamment à travers une campagne publicitaire et l'ouverture de nouvelles agences pour ses Volkswagen.