Une conférence a été organisée à l'OMPIC pour le lancement d'un programme international d'aide aux inventeurs. Celui-ci inclut l'obtention d'une protection par brevet pour leurs inventions, valable aussi en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. L'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle) initie un programme au Maroc destiné à aider les inventeurs et petites entreprises des pays en développement. Le but est d'obtenir une protection par brevet pour leurs inventions. «Il faut savoir que le programme lancé aujourd'hui par l'OMPI est né de la volonté du Forum économique mondial dans le cadre d'une initiative de projet relative à l'utilisation de la propriété industrielle au service de la propriété économique. Le premier sponsor était Novartis, 6e mondial en termes de dépenses consacrées à la recherche et 1er laboratoire pharmaceutique mondial en termes de chiffres d'affaires. Puis l'OMPI a pris en charge le rôle de centre d'échange pour le programme en 2014», précise Marco Aleman, directeur par intérim, division du droit des brevets à l'OMPI. Au Maroc, ce programme est destiné aux inventeurs à condition qu'ils soient de nationalité marocaine, aient une bonne idée et n'aient pas les moyens pour faire appel à un avocat. «Dès que la demande est acceptée, l'inventeur a accès à un avocat pro bono tout en étant sous protection à l'international. Cette protection inclut également les Etats-Unis, le Japon et les pays européens là où les marchés sont significatifs. En somme, le PAI bénéficie aux inventeurs, aux conseils en brevets, aux pouvoirs publics et à la société en général. Et pour cause, le programme stimulera les innovations et profitera à la société dans son ensemble», renchérit Marco Aleman. Il est à noter que le litige ne fait pas partie du programme. Ce dernier inclut l'obtention du brevet et non sa défense. La crise limite la R&D Mais concrètement, dans un contexte de crise où les patrons placent la R&D au second plan de leurs priorités, le nombre de brevets déposés devrait s'amoindrir malgré leur importance dans le développement de l'industrie. «En effet, l'industrialisation passe d'abord par la R&D. Pour ce faire, l'innovation est de l'ordre du long-terme. L'Etat a pris en charge cette question et veut impliquer les universités dans les secteurs où le Maroc veut se développer. Encore faut-il que les entreprises externalisent la R&D dans les universités et puissent de ce fait être exonérées de TVA», propose Marouane Tarafa, président de la Commission innovation à la CGEM. Pourtant, la R&D, dont découle nécessairement un brevet d'invention, a une finalité ultime, celle de la commercialisation qui permettra de booster le chiffre d'affaires. Pour ce faire, les entreprises marocaines doivent suivre le pas des laboratoires pharmaceutiques suisses, du moins dans le pourcentage de revenus consacré à la R&D.