Les nouvelles tendances technologiques s'emparent petit à petit du monde des entreprises. De nouveaux défis naissent dans ce contexte et les entreprises sont appelées à faire preuve de réactivité. Le baromètre des DSI marocains zoome sur les principaux aspects du nouveau contexte. L'univers des technologies de l'information connaît de profondes mutations et les entreprises sont appelées aujourd'hui plus que jamais à s'y adapter. C'est en tout cas ce que l'on pourrait déduire de la présentation en fin de semaine écoulée par IDC, un cabinet spécialisé, et l'Ausim, l'Association des utilisateurs des systèmes d'information, de leur baromètre DSI. «L'objectif est d'avoir un outil périodique. Annuellement, un travail de terrain sera mené, qui cernera pour chaque édition de nouveaux secteurs d'activité», explique Mohamed Bennis, président de l'Ausim. Il faut dire que les résultats de cette première édition sont sans équivoque. Le paysage IT mondial est stimulé par l'accélération de l'adoption de plusieurs technologies émergentes, notamment le Cloud computing, les applications mobiles et les solutions Business intelligence. Les données recensées par IDC démontrent certes une croissance des investissements IT globaux, mais le segment «service» connaîtra une croissance plus rapide au détriment des infrastructures. Pour le cabinet, ceci est induit par plusieurs facteurs, à savoir la mobilité, l'émergence des nouvelles technologies ainsi que leur adoption rapide. Le Maroc, lui, même s'il continue pour l'heure de miser gros sur les infrastructures IT, ne devrait pas non plus faire exception à la nouvelle règle, vu la tendance mondialisée des technologies de l'information. Dans ce contexte, les entreprises n'ont plus le droit à l'erreur. Il faut faire preuve d'innovation. «L'avantage concurrentiel des entreprises réside désormais dans l'innovation, l'anticipation, et le partage», recommandent les experts. Pour accélérer les réponses aux attentes de leurs clients, les entreprises ont d'ailleurs déjà commencé à adopter de nouvelles façons de travailler en plaçant l'utilisateur au cœur de l'innovation et du business. «Le rôle du DSI devient de plus en plus stratégique dans les entreprises, quel que soit leur secteur», souligne Ouafa Kathir, directrice générale du cabinet IDC pour l'Afrique du Nord, l'Afrique francophone, le Moyen-Orient et la Turquie. En effet, si l'entreprise souhaite aujourd'hui réussir sa mission de réadaptation au nouveau contexte, c'est dans les mains de son DSI qu'elle doit placer sa confiance. À ce titre, le DSI d'aujourd'hui est désormais appelé à tenir compte de quatre facteurs principaux de transformation en matière de technologie de l'information. C'est en tout cas ce qui ressort du baromètre des DSI. Les données mobiles vont en effet exploser et se développer encore davantage tandis que les dépenses de cloud computing augmenteront quatre fois plus vite que le secteur. Les DSI marocains sont confrontés à une réalité technologique qui constitue un nouveau défi pour eux. Il s'agit notamment du nouveau contexte marqué par l'explosion des data, le nombre croissant d'usagers, la diversité des terminaux, les parcs informatiques lourds à gérer et une compétence technique en déclin. «En plus de cela, le DSI devra faire preuve d'innovation et d'agilité en termes d'investissement IT», souligne-t-on auprès des spécialistes d'IDC et de l'Ausim. Selon le sondage réalisé auprès des DSI marocains, 83% des directeurs informatiques trouvent que l'implication croissante de la direction des systèmes d'information dans la stratégie de l'entreprise constitue la mutation la plus marquante. La direction des systèmes d'information doit désormais contribuer davantage à la stratégie, à l'excellence opérationnelle des métiers et à la création de valeurs. Les services collaboratifs, notamment en situation de mobilité, sont l'une des principales priorités pour les DSI marocains, selon 36% des personnes sondées.Les principaux défis du DSI marocain résident par ailleurs dans les compétences IT et leur formation. 69% des DSI avancent en effet cet élément comme principale problématique à résoudre, tandis que près de la moitié ont fait de la mesure du retour d'investissement IT leur second défi. L'innovation dans l'usage de la technologie est également cité par la majorité des sondés. «En 2012, les DSI marocains connaissent un nouveau défi qui est lié à la consommation des TIC traditionnels», ajoute-t-on auprès d'IDC. Tenant compte de ces aspects, il devient clair que les DSI marocains ont vu leurs responsabilités s'élargir et leurs défis devenir plus persistants face à la transformation IT des entreprises. Il reste maintenant à savoir s'ils sauront se réadapter pour réussir la mutation numérique des entreprises marocaines.