Un nouveau projet d'action citoyenne est né en France à l'initiative d'une journaliste franco-marocaine. Objectif : protester contre la politique d'immigration de l'Hexagone. Cette action invite tous les immigrés à cesser leurs activités économiques pendant une journée. Il s'agit pour ce collectif d'agir sur les deux leviers de la croissance que sont la production et la consommation, afin de protester contre le racisme qui touche les immigrés. «Nous voulons ainsi exprimer un véritable ras-le-bol de voir les immigrés utilisés par les politiques comme des boucs émissaires en période de crise économique et d'élections», explique Lamarkbi. Dans un manifeste publié sur le site «www.lajourneesansimmigres.org/fr/», le collectif appelle les «immigrés, descendants d'immigrés et citoyens conscients de l'apport essentiel de l'immigration» à «cesser de consommer et/ou de travailler» le 1er mars 2010. Cette date marque en effet le cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA). Un code qui a instauré une immigration «choisie» sur des critères économiques. «Par cette absence, nous voulons marquer la nécessité de notre présence». explique l'initiatrice. Bien plus qu'un simple geste Ce boycott vise également à montrer que les immigrés sont une richesse au sens propre et figuré, des éléments moteurs de l'économie et de la société, tel que le souligne Nadia Lamarkbi. Celle qui n'envisageait qu'une action à Paris a été surprise de voir que «déjà dix comités se sont créés en province, rejoints par des chercheurs, des politiques, des syndicats, de grandes associations comme le Réseau éducation sans frontières, ainsi que de nombreux citoyens». Si la donne ne change pas, il y a à parier que le mouvement traversera les frontières.