Certaines grandes compagnies étrangères augmentent leurs vols sur l'Afrique, dans un contexte de retour des compagnies nationales africaines. Le potentiel est important en raison des besoins en aviation, mais surtout grâce à l'attrait touristique du continent. L'annonce par British Airways, de l'augmentation de ses dessertes sur l'Afrique (cf:www.leseco.ma) illustre l'intérêt que suscite le continent dans le ciel mondial. En effet, les destinations africaines attirent de plus en plus les grandes compagnies aériennes. Cet engouement est aussi confirmé par les derniers chiffres de l'Association du transport aérien international (IATA) sur le comportement du trafic mondial en juillet 2013. Selon ces indicateurs, les transporteurs d'Afrique ont enregistré une hausse de trafic de 7,5 % par rapport à juillet 2012, soit le second meilleur taux parmi les régions. Cette hausse du trafic est doublée d'une augmentation de la capacité de l'ordre de 5,6 %, hissant timidement le taux d'occupation de 1,3 point de pourcentage, à 73,6 %. D'ailleurs, chez les professionnels de l'aviation, on reste convaincu qu'une partie de l'avenir de l'aviation mondiale se joue en Afrique. C'est le cas à Airbus, où l'on estime que l'Afrique sera, d'ici une dizaine d'années, «l'équivalent du Moyen-Orient» aujourd'hui. En tout cas, c'est le sentiment de John Leahy, directeur commercial d'Airbus, conscient que les besoins d'avions sont encore colossaux sur le continent. Compagnies nationales Ces besoins sont surtout liés au renouvellement de la flotte aérienne, de même que la nécessité de répondre aux nouvelles demandes exprimées en continue par les compagnies aériennes naissantes. Celles-ci entendent désormais défendre leur territoire, dominé par les grandes compagnies étrangères. En effet, les trois premières compagnies africaines - South African Airways, Ethiopian Airlines et Kenya Airways - ne totalisent qu'une quinzaine de millions de passagers. Et si le trafic global du pavillon africain sur les vols internationaux a doublé au cours de la dernière décennie, sa part de marché est passée dans le même temps de 58 % à 42 %, sous les assauts des compagnies européennes et du Golfe. Premier transporteur étranger en Afrique, avec 42 destinations, Air France-KLM prévoit encore d'y croître de 8 % cet été. Le tourisme, pivot de l'aérien Cette éclaircie s'explique notamment par l'expansion du commerce, qui alimente la croissance de la demande de transport aérien sur le continent. Pour sa part, le tourisme continue de grossir le nombre des voyageurs à destination de l'Afrique. Selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), quelque 52 millions de touristes ont visité le continent noir en 2012, soit un record dépassant pour la première fois la barre des 50 millions. Cet attrait des destinations africaines a d'ailleurs permis d'engranger une importante manne financière, estimée à 34 milliards de dollars. La bonne nouvelle, c'est que le potentiel touristique africain demeure encore largement sous-exploité, car ce montant ne représente que 3% des recettes mondiales. Les destinations subsahariennes devraient elles aussi suivre le tempo des pays de la partie septentrionale du continent, après avoir connu une hausse de 5% des arrivées en 2012.