Le SPLCR propose notamment la catégorisation des officines./DR Le syndicat propose un horaire obligatoire choisi (HOC) catégorisant les pharmacies de garde. Ce nouveau mode de fonctionnement aspire entre autres à mettre fin à la mauvaise répartition géographique des officines de garde. Un horaire H.O.C. catégorisant les pharmacies de garde: c'est ce que propose le Syndicat des pharmaciens libres de Casablanca et région (SPLCR). Le syndicat, qui se révolte contre les horaires appliqués actuellement, estime que «la réglementation actuelle relative aux tours de garde est obsolète». Pour ce syndicat, «ce système défaillant a favorisé le clientélisme auquel s'ajoute la non disponibilité, dans les officines de garde, des médicaments spécifiques aux urgences. Il est aussi à l'origine de la mauvaise répartition géographique des pharmacies de garde». Ceci étant, cette proposition du syndicat consiste en la mise en place d'un horaire obligatoire choisi. Ce dernier tient compte de l'intérêt responsable absolu de l'accès aux médicaments de la population, mais aussi des spécificités des différents types d'officines». S'agissant du dernier point, le SPLCR propose la catégorisation des officines (quatre catégories). Ainsi, pour la première catégorie, la pharmacie se verrait appliquer les horaires suivants: de 9h à 12h30 et de 15h30 à 20h du lundi au vendredi, le samedi, les horaires d'ouverture étant de 9h à 13h. Pour la deuxième catégorie, les horaires seraient comme suit: de 9 h à 21h du lundi au samedi, le dimanche étant facultatif. S'agissant de la troisième catégorie, les pharmacies seraient ouvertes de 9h à minuit du lundi au samedi, le dimanche étant facultatif. Enfin, pour les pharmacies de quatrième catégorie, celles-ci assureraient un service 24h/24 7j/7. Là, le syndicat apporte certains précisions. Ainsi, pour l'application de ce système, «la présence d'un pharmacien en tout temps est obligatoire». Il est aussi question de respecter la législation du travail pour les préparateurs en pharmacie (44h / semaine). Les officines doivent également afficher clairement l'horaire d'ouverture. Le pharmacien doit aussi signer et légaliser son engagement à respecter l'horaire choisi. «Toutefois, le changement est possible d'une année à l'autre par déclaration légalisée entre le 15 et le 30 décembre», précise le Syndicat des pharmaciens libres de Casablanca et région. Pour ce dernier, ce système permettra aux patients d'accéder, à tout moment, aux médicaments. Ce système devrait mettre fin aux conflits entre pharmaciens ainsi qu'à l'anarchie de l'affichage (flèches, panneaux). «C'est également une opportunité donnée à tous les pharmaciens de travailler selon des horaires qui leur conviennent ainsi qu'à leur clientèle. Enfin, le système crée de nouvelles opportunités de travail pour les pharmaciens ainsi que les préparateurs en pharmacie», précise le SPLCR. Selon ce dernier, ce mode de fonctionnement est «complètement en accord avec les directives du conseil de l'ordre». Par ailleurs, l'élaboration de cet HOC de catégorisation des pharmacies de garde prend en considération les besoins horaires des officines qui diffèrent d'une structure à l'autre, selon leur emplacement. En effet, tout le monde sait que le chiffre d'affaires d'une pharmacie dépend énormément du quartier où elle est implantée. «Devrait-on interdire les pharmacies des malls d'ouvrir le samedi et le dimanche alors que ce sont les deux jours les plus importants pour elles?», se demande le SPLCR. Histoire d'un problème qui a trop duré Pour rappel, la problématique des horaires d'ouverture des pharmacies ne date pas d'aujourd'hui. Historiquement, les pharmacies avaient une liberté quant aux horaires d'ouverture, et ce depuis l'Indépendance du pays. «Cela ne posait aucun problème car aucun texte de loi ne parlait d'une quelconque contrainte horaire, de la même manière qu'elle n'existait pas non plus pour les médecins et les vétérinaires», note le syndicat. Par la suite, le syndicat des pharmaciens de Casablanca a vu le jour et a eu, entre autres missions, «de gérer les dépôts de nuit pour proposer un service continu d'approvisionnement, avec pour impératif l'accès aux médicaments 24h/24». Par la suite, ces dépôts ont été fermés et ont été remplacés par le système de garde. «Ce dernier comprend des gardes nocturnes qui étaient difficilement acceptées par les officinaux», précise le SPLCR. Ce mode de fonctionnement a créé énormément de problèmes au sien de la profession jusqu'à l'arrivée de la loi 17/04. Celle-ci a instauré la thématique des horaires d'ouverture des pharmacies. «Ces horaires étaient gérés par le Conseil régional de l'ordre des pharmaciens et soumis pour approbation à l'autorité locale, qui s'est permis de refuser cela en désignant le syndicat comme l'organisateur unique des horaires dans un premier arrêté préfectoral. Suite à cela, une action a été menée par le Conseil de l'ordre des pharmaciens, donnant lieu à l'annulation de l'arrêté préfectoral», rappelle le SPLCR. Exerçant ses prérogatives, ce conseil, qui a poussé les pharmaciens à procéder à l'extension des horaires d'ouverture, a lancé un appel à candidatures pour des pharmaciens désireux de travailler 24h/24.