La tenue de la première Commission mixte entre le Maroc et le Ghana est un signe de la volonté de développer les échanges économiques avec ce pays dynamique de l'Afrique de l'Ouest, mais surtout avec l'Afrique anglophone. Après l'Afrique francophone, cap sur les pays anglophones du continent. Le Maroc vient de tenir sa toute première commission mixte avec le Ghana, une économie ouest-africaine symbole du dynamisme de l'Afrique anglophone. Ce jeudi 12 février à Rabat, les deux parties conduites, chacune par leur chef de la diplomatie, ont exploré les moyens de donner un nouvel élan à leurs relations. Par «relations», il faut aussi comprendre échanges économiques et pas seulement coopération politique. D'ailleurs, les quatre mémorandums qui ont ponctué cette rencontre de haut niveau laissent présager d'une volonté ferme de faire décoller le commerce entre les deux pays, et probablement d'ouvrir la voie à l'installation des entreprises marocaines et ghanéennes dans l'un ou dans l'autre sens. Les ministres du Commerce des deux pays ont ainsi paraphé un document portant sur la promotion du commerce. Un deuxième mémorandum balise le chemin pour le renforcement de la coopération entre le Centre marocain de la promotion des exportations (Maroc Export) et sa jumelle ghanéenne. Les deux pays continuent également de miser sur la formation des étudiants, techniciens et professionnels ghanéens au Maroc, ainsi que sur l'encadrement technique et le domaine du commerce maritime. Renégocier l'aérien En marge des travaux de la Commission mixte, les ministres des deux pays ont multiplié les rencontres afin de mieux évaluer le potentiel de développement et de la coopération dans divers secteurs. Ainsi, le Maroc et le Ghana se sont rendu compte qu'ils font face à plusieurs défis similaires dans le secteur de l'énergie et des mines, notamment la demande croissante de la consommation électrique. Dans le domaine des transports, il a été question de développer la connectivité logistique entre les deux pays, notamment par les voies maritime et aérienne. Rabat et Accra devraient prochainement ouvrir des «négociations pour mettre en place de nouvelles conventions et revoir les anciennes». Il s'agira probablement des accords aériens afin de permettre à plus de compagnies d'opérer dans l'axe Casablanca-Accra. La partie ghanéenne s'est dite intéressée par l'expérience marocaine dans la gestion des aéroports et de sécurité de l'aviation. La CGEM aussi Enfin, concernant les investissements et les industries, les rencontres ont permis d'évoquer «la nécessité d'explorer les opportunités de co-investissement industriel entre les deux pays, et de rapprochement entre les communautés d'affaires respectives». En parlant d'hommes d'affaires, soulignons qu'une rencontre a réuni la délégation ghanéenne avec la Confédération générale des entreprises du Maroc à Casablanca, au lendemain de la tenue de Commission mixte à Rabat. À l'instar des officiels, les patrons marocains ont également évoqué les pistes de développer les relations entre les deux économies et de mieux profiter du potentiel d'échanges qui reste encore sous-exploré. l