En association avec la Fox School of Business Temple University, l'université Al Akhawayne a organisé une conférence sous le thème «L'entrepreneuriat marocain: modèle pan-africain». Le débat a porté sur le potentiel et les enjeux de l'entrepreneuriat national, avec une mise en perspective des leviers de changement nécessaires au déploiement de l'entrepreneuriat marocain. La conférence organisée le 10 mars à l'initiative d'Al Akhawayne, en association avec l'école de commerce Fox School of Business Temple University, a mis sous le feu des projecteurs l'entrepreneurship au Maroc. Les participants, qu'ils soient issus du monde académique, politiciens ou encore «serials entrepreneurs» marocains ou étrangers, ont débattu des grands défis pour réformer le chantier de l'entrepreneuriat dans le pays, de sorte que celui-ci contribue effectivement au développement du Maroc, tout en décortiquant des écosystèmes outre-Atlantique et européens qui pourraient servir de modèles à la région. Le potentiel du Maroc en termes d'entrepreneuriat a été mis en avant tout au long des débats. Plusieurs variables corroborent cette affirmation, à savoir la donne démographique, qui une population en majorité jeune, et une réelle volonté de faire émerger un modèle d'entrepreneurship marocain qui s'est traduite par la profusion, ces dernières années, des initiatives publiques et privées visant à accompagner et à encourager la création d'entreprise. Force est de constater qu'au-delà de cet élan d'optimisme, plusieurs défis restent à relever, afin de voir une activité entrepreneuriale nationale solide et surtout à la hauteur des enjeux de l'économie actuelle. Dans cette perspective, plusieurs problématiques ont été passées en revue et discutées, et certaines d'entre elles constituent de vrais leviers d'action à même de garantir le développement pérenne de l'entrepreneuriat au Maroc. La formation, un enjeu majeur L'acte d'entreprendre est tributaire d'un esprit, d'une propension à prendre des risques. Cette question des compétences entrepreneuriales renvoie à l'inadéquation entre l'offre de l'enseignement au Maroc et l'entrepreneuriat. «Notre système éducatif produit, au jour d'aujourd'hui, des employés et non des entrepreneurs. La notion même de prise de risque revêt une image négative dans notre culture. L'enseignement devra préparer des citoyens créatifs, innovants et qui agissent», a souligné Larbi Belarbi, vice-président de Renault Maroc Services. Le volet de la culture a été pointé du doigt, agissant comme un frein à l'émergence de l'entrepreneuriat au Maroc. La notion d'échec est fortement stigmatisée dans notre pays ; elle reste synonyme d'incompétence. La comparaison avec le modèle outre-Atlantique révèle que la notion d'échec est perçue comme une composante intégrante de la voie de l'entrepreneuriat. À ce propos, Deborah MacArthur, PDG de «Global Light», a fait ressortir ce contraste. «Si vous vous rendez à la Silicon Valley, il y est inscrit que l'échec est une expérience. Le système éducatif américain conditionne les individus, les poussant à la prise de risque, et relativise l'échec en l'inscrivant comme une condition sine qua non à la réussite».