Il était l'incarnation de la sagesse et de la raison et préférait travailler dans l'ombre du chef de gouvernement. Il n'aimait pas trop s'exhiber, même quand il débloquait des situations difficiles. C'était un véritable homme d'Etat qui n'avait pas seulement la charge d'une simple fonction de ministre d'Etat inscrite sur une carte de visite. Abdellah Baha, puisque c'est de lui qu'il s'agit, nous a quittés à la suite d'un accident tragique, pas loin du lieu du drame qui foudroya Zaidi. Un site qui sera marqué à jamais par ce triste sort réservé à deux grands hommes politiques. Nous avons une pensée particulière pour le chef de l'Exécutif, Abdelilah Benkirane, son compagnon de route depuis plus d'une trentaine d'années. Une période pendant laquelle le défunt a pu gravir les échelons politiques et s'affirmer en fin stratège de sa formation politique et par la suite en tant que pivot essentiel de l'Exécutif. Le décès d'un ministre en fonction n'est plus arrivé depuis plus d'une quarantaine d'années, ce qui n'a pas manqué de choquer la classe politique et l'ensemble des citoyens. Les circonstances du drame ont suscité une vive émotion, notamment par le hasard du sort qui a voulu que le défunt rejoigne feu Zaidi le même jour de la semaine, un dimanche et dans un même lieu, à Bouznika. Nos condoléances vont à l'ensemble de ses collègues ministres, ses compagnons dans le militantisme et à sa petite famille. Feu Baha aura servi son pays jusqu'à son dernier jour et a contribué avec d'autres à la stabilité du royaume au lendemain du printemps arabe. C'est une grande perte pour le pays, mais la miséricorde divine fait que la vie continue.