BMCI affûte ses armes dans l'activité du crédit à la consommation. La filiale du groupe BNP Paribas devrait incessamment se positionner comme un acteur majeur dans le secteur. Pour ce faire, une méga-opération de fusion-absorption sera entamée cette semaine et au terme de laquelle BMCI reprendra les participations de sa maison mère BNP Paribas dans Cetelem. Concrètement, l'opération devrait se faire en deux temps. D'abord, Cetelem, contrôlée à hauteur de 80% par BNP, absorbera BMCI Crédit Conso en rachetant les 51% de son capital que détient BMCI. Une fois conclue, cette opération sera suivie de la reprise des parts de BNP Paribas dans Cetelem par BMCI, soit 99,87% du capital, avant de changer la dénomination de la nouvelle filiale en BMCI Crédit Conso (BCC). L'enjeu de cette double opération est de consolider la présence du groupe bancaire dans un marché fortement concurrentiel. Selon le management de la BMCI, ce regroupement devrait se traduire par l'accélération du développement des revenus grâce à une offre renforcée proposée à une base clientèle bien plus élargie. De même, il s'agira d'améliorer la maîtrise des coûts grâce notamment à une mutualisation des fonctions. Ceci étant, il faut dire que cette opération ne surprend pas grand monde puisqu'elle était attendue depuis plusieurs mois déjà. Et pour cause, le groupe BNP Paribas a adopté la même stratégie de consolidation des activités de crédits à la consommation dans plusieurs pays et le Maroc était avancé par le marché comme le prochain sur la liste. Aujourd'hui, c'est chose faite. Mieux encore, l'opération vient dans un contexte où les deux filiales concernées par la fusion-absorption, à savoir Cetelem et BMCI Crédit Conso, traversent une mauvaise passe. La première a en effet subi en 2010 la hausse des dotations pour créances en souffrance qui a plombé ses indicateurs financiers. Dans ce sens, on notera que l'exercice 2010 de Cetelem a été clos sur un recul de 1,3% de l'encours net de crédit à 1,99 MMDH, mais surtout sur un taux de contentieux en détérioration de 2,9 points à 10,7%. Intégrant un alourdissement de 103% des dotations nettes aux provisions pour créances en souffrance à 68,4 MDH, le résultat net s'est soldé par un repli de 93,5% à 4,6 MDH. Même constat relevé chez BMCI Crédit Conso qui a clôturé son deuxième exercice consécutif sur un retrait de sa rentabilité. C'est dire que, finalement, cette restructuration des deux filiales spécialisées dans le crédit à la consommation était salutaire et devrait permettre de redresser l'activité du groupe dans ce secteur. Cerise sur le gâteau, la fusion entre les deux entités devrait donner naissance à une filiale de taille critique à même de titiller les leaders du secteur du crédit à la consommation.