«À l'horizon 2015, tous les pays du sud de la Méditerranée s'exposeront à des déficits hydriques chiffrés à moins de 550 m2 par an et par habitant». Ce constat est encore plus alarmant pour 16 de ces pays qui disposeront d'ici 5 ans d'une quantité inférieure à 200 m2 d'eau. La conférence internationale initiée, en milieu de semaine à Agadir, par l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, en collaboration avec l'Union européenne, se penchera sur des solutions à mettre en œuvre pour pallier la problématique de l'eau et mieux gérer cette ressource. En effet, le niveau d'efficience utilisé pour les besoins domestiques reste très faible même au niveau des pays souffrant d'épuisement des réserves d'eau souterraine. De surcroît, plus de 85% de l'eau est consommée par le secteur agricole. Les pertes en eau dépassent ainsi 50%, à cause d'un ensemble de pratiques non appropriées, mais aussi d'une utilisation non rationnelle. À l'échelon du bassin Souss-Massa, les études effectuées sur l'impact du changement climatique et la surexploitation de la nappe phréatique ont révélé que le stress hydrique dans cette aire dépasse les 200 mm2 par an. De par la contribution de l'agriculture irriguée à un tiers au PIB national, cette activité constitue le principal consommateur d'eau dans la région. D'où le recours dernièrement à d'autres alternatives, notamment la rationalisation de l'eau par les techniques de la micro-irrigation, en l'occurrence le goutte-à-goutte, la reconversion de 30.000 ha à l'horizon 2012 et le dessalement de l'eau de mer. La station envisagée à l'horizon 2012 dans la zone de Tifnit demeure une solution parmi d'autres afin de soulager la pression sur la nappe phréatique de Chtouka-Aït Baha menacée par le phénomène d'intrusion marine. Le projet nécessitera près de 2,6 MDH et le volume annuel de l'eau dessalée est estimé à 70 mm2 par an. À l'instar du projet d'irrigation réalisé à Sebt El Guerdane (à côté de Taroudant), celui de dessalement de l'eau à Tifnit est justifié non seulement par le déficit enregistré chaque année dans ce périmètre irrigué, mais aussi par l'impact négatif sur une économie basée essentiellement sur l'agriculture. À l'heure actuelle, la situation de surexploitation des ressources en eau persiste encore malgré les efforts déployés pour la mobilisation des eaux de surface dont le taux atteint 70%. Dans ce contexte, l'atelier afférent à la gestion intégrée des ressources en eau élargira sa réflexion en multipliant les angles d'analyse. L'événement revêt une importance cruciale, du fait qu'il a anticipé la présence d'environ 200 participants représentant 46 partenaires du projet MELIA (Mediterranean dialogue on integrated water management). La lecture des résultats de ce projet et les recommandations du réseau des directives sur l'eau permettront d'assurer une large diffusion des solutions à mettre en œuvre, afin de faire converger des politiques euro-méditerranéennes en faveur de l'eau.