Le marché des centres de traitement de données (data center en anglais) est très développé aux Etats-Unis. Les grandes entreprises construisent des millions de mètres carrés destinés à abriter ces centres. Des géants comme Google et IBM fusionnent leurs infrastructures et proposent des milliers de serveurs délocalisés, aux universités et centres de recherche pour le traitement de leurs données. D'autres entreprises, comme l'américain Equinix, revendiquent une position de leader mondial dans les data centers « neutres », une nouvelle tendance, comme celle de l'offshore, qui consiste à délocaliser le traitement des données. À titre d'exemple, Equinix détient à lui seul plus de 250 000 m2, aménagés sous la forme de centres de traitement de données. Comme pour toute nouvelle activité « branchée », nous sommes toujours particulièrement intéressés par les expériences de nos voisins européens. Une étude a été justement réalisée par IDC Interconnexion auprès de 400 responsables informatiques et fournisseurs de colocation neutre. Le rapport de cette enquête fait état d'un marché européen de quelques 725 millions d'euros en 2008. Le marché de l'hébergement d'infrastructures informatiques devrait, selon IDC Interconnexion, maintenir une croissance de 23% par an. En 2013, le chiffre d'affaires du secteur des data centers est estimé à 2 milliards d'euros. Le Maroc commence à son tour à s'intéresser aux data centers. Et en Europe? Pour l'instant, «seules les grandes entreprises sont impliquées», explique Thierry Bayle, PDG d'APC by Schneider pour l'Afrique francophone. En effet, notre pays est considéré comme un «emerging market», qui est «très prometteur». Des projets concrets sont en cours de négociation. Les banques, les assureurs et les opérateurs télécom marocains, sont les principaux intéressés. Selon Thierry Bayle, ce type de société est «le seul à pouvoir se permettre» une telle stratégie. En effet, les data centers sont des plateformes de traitement de données qui nécessitent de lourds investissements dans les serveurs. Cependant, le défi majeur de ces structures, reste la gestion de l'énergie, car ces centres consomment et dégagent de l'énergie. Du coup, il faut assurer une alimentation continue en électricité, qui sera assistée par une alimentation de secours, elle-même assistée par une troisième alimentation... Le même principe doit être appliqué pour les systèmes et techniques de refroidissement, ainsi que pour la connectivité. Avec l'avènement du Plan Maroc numeric 2013, ces centres devraient s'étendre aux administrations. Les entreprises de taille moyenne viendront après.