À l'instar des années précédentes, la filière de l'amandier sera une nouvelle fois célébrée du 28 février au 2 mars, à l'occasion de sa floraison aux cercles de Tafraout et d'Anezi, lors de la saison printanière. Pour cette 4e édition du festival des amandiers, il est question de donner un nouvel élan à la filière, à travers la confection d'un nouveau programme de développement, en concertation avec les différents intervenants. Il s'agit d'un programme piloté par la Direction régionale de l'agriculture et qui sera présenté pour financement dans le cadre du Plan Maroc vert. À cet égard, un atelier de consolidation des résultats est prévu à Tafraout durant la période du festival. La réalisation de ce nouveau programme intervient suite à la fin du projet d'intensification et de valorisation de l'amandier, étalé sur la période 2010-2014 et mis en place pour endiguer la dégradation de la filière dans les zones montagneuses. En effet, à cause de la sécheresse et des maladies (scolyte) qui se sont succédées sur les cultures, la superficie de l'amandier s'est détériorée. Ce plan pour lequel une enveloppe de 46 MDH a été mobilisée a permis la plantation de 350 ha d'amandier, l'amélioration de la conduite technique via l'entretien de 294.000 arbres dans les cercles d'Anezi et de Tafraout, en plus de l'aménagement de 51.000 mètres linéaires des terrasses, ainsi que l'aménagement hydro-agricole par la création de 25 sondages de reconnaissance et la transformation de 10 d'entre eux en forages d'exploitation. Il y a en outre l'équipement de 200 ha d'amandiers par le système d'irrigation localisée. Quant à l'axe de valorisation et à la production, les femmes ont été mobilisées autour du groupement d'intérêt économique de Taddart N'Louz, qui regroupe cinq coopératives. Ledit groupement a déjà acquis l'indication géographique protégée qui couvre quatre cercles, dont ceux de Tafraout et Anezi, d'une superficie de 6.000 ha, en plus de l'acquisition d'une unité de valorisation d'amandes lancée l'année dernière. À l'échelon des périmètres précités, la production a nettement régressé, à cause des conditions climatiques passant de 2 à 3 tonnes par hectare d'amandiers décortiqués à 90 tonnes, soit 0,5 à 1 tonne à l'hectare. Cependant, le développement de la filière de l'amandier à Tafraout est conditionné par plusieurs défis, dont celui de la commercialisation. La production de l'amandier est dominée par les petites exploitations de moins de 1 ha, qui représentent 80% des exploitations d'amandiers, ce qui génère une dispersion de l'offre. De l'avis de plusieurs intervenants, le positionnement du produit doit également être consolidé sur les marchés. Des collecteurs achètent le produit aux petits producteurs pendant les jours de souks hebdomadaires. Les prix à ce stade sont de 35 à 46 DH/kg, assurant aux intermédiaires une grosse marge bénéficiaire, au détriment des producteurs. Aussi, ces amandes sont-elles confrontées à la concurrence des amandes étrangères, notamment les américaines «Nonpareil» et «Dreak». Les Etats-Unis et plus précisément la Californie, assurent près de 45% de la production mondiale d'amandes. Il sontt suivis par l'Espagne qui en fournit 12%. Quant au Maroc, sa superficie est estimée à 151.000 ha, en 2012, contre 134.000 en 2008, et elle occupe, avec une superficie d'environ 8% et une production de 4%, respectivement le 6e et le 5e rang. Sur le plan de la productivité, la moyenne a atteint 104.000 tonnes en 2013. Le Maroc exporte essentiellement des amandes amères sèches décortiquées. Le volume d'exportation entre 2010 et 2012 a diminué de 29% et s'établit à 889.000 tonnes. L'Union européenne absorbe plus de 90% des exportations marocaines. Quant aux importations, elles concernent essentiellement les amandes douces fraîches et sèches sans coque. La quantité des importations a baissé de 25% entre 2010 et 2012 pour s'établir à 484.000 tonnes. Les Etats-Unis restent le premier fournisseur du Maroc.