Le secteur privé, présent en force à ce 3e forum des entrepreneurs maghrébins, qui est déjà à sa deuxième et dernière journée, montre la réelle implication de ce secteur pour une intégration économique entre les 5 pays du Maghreb. C'est par conséquent à ce stade que l'IMCI entre en jeu. Cette Initiative maghrébine pour le commerce et l'investissement (IMCI) est une stratégie menée par le patronat pour redynamiser le processus initié par l'UMA dans une perspective d'employabilité et de croissance inclusive. «Le plan d'action de l'IMCI place en son centre les entrepreneurs et le patronat car c'est à eux de jouer leur rôle pour faire vivre le rêve d'une région maghrébine vraiment intégrée. Les patrons et les entrepreneurs peuvent en effet donner un coup de fouet à l'intégration économique dans la région, et lorsque je vois le nombre d'entrepreneurs présents à ce Forum, on se rend compte que le secteur privé est déjà prêt à s'engager», selon Sinne Backs Conan, pdg et fondatrice du cabinet danois Konsentio, qui a planché sur le plan d'action de l'IMCI. Du reste, tout le monde s'accordent à dire que la persistance des barrières non tarifaires et l'insuffisance des infrastructures freinent la compétitivité de la région et cela malgré les nombreuses opportunités, l'abondance des ressources naturelles et la présence d'un capital humain éduqué. Pour remédier à cela, le plan d'action de l'IMCI propose 12 thèmes et 36 mesures à développer dans un horizon de 1 à 5 ans. On parle essentiellement de connecter les marchés entre eux avec comme objectif immédiat d'encourager les partenariats public-privé (PPP) pour le développement d'une infrastructure transfrontalière moderne, d'aller vers une convergence douanière en simplifiant et en harmonisant ces procédures, mais également en supprimant les barrières. L'objectif principal serait de déterminer un nombre limité de secteurs pilotes où les 5 pays pourraient s'accorder sur un agenda d'intégration approfondie. Parmi les autres pistes à développer, proposées par le plan d'action de l'IMCI, on parle de l'utilisation des TIC afin de s'accorder sur l'échange électronique de données entre les autorités douanières, mais également de travailler sur une étude pour la mise en place des smart-grids ou plus précisément un réseau de distribution d'électricité «intelligent» qui utilise des technologies informatiques à l'échelle intra-régionale. Le libre mouvement des capitaux et des personnes avec l'ouverture des frontières et l'abolition des visas entre les 5 pays de l'UMA, ainsi que le libre mouvement des biens et services, en supprimant les tarifs douaniers, sont autant d'actions chaudement recommandées pour débloquer le processus d'intégration économique maghrébin. Pour finir, Sinne Backs Conan a surtout insisté sur les bénéfices d'une coopération renforcée entre les fédérations patronales des 5. Parmi ses différentes recommandations figure la création d'un secrétariat permanent de l'Union maghrébine des employeurs (UME), qui renforcerait la crédibilité de cette dernière et faciliterait la collaboration entre les cinq fédérations. Il est également question du renforcement du partenariat entre l'UMA et l'UME, mais aussi de l'ouverture de nombreux bureaux de liaison à l'international pour palier au manque de visibilité à l'étranger.