Lorsque l'on parle d'intégration économique et qui plus est d'intégration des pays du Maghreb arabe, on pense surtout aux barrières douanières, principale entrave des échanges commerciaux entre les 5 pays. Malgré sons absence, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, n'a pas oublié de le rappeler dans une vidéo durant cette première journée du Forum magrébin des entrepreneurs «Au 25e anniversaire de l'UM, davantage d'efforts doivent être consentis pour permettre d'aller vers cette ouverture et consentir l'intégration économique. La première priorité est sans conteste une plus grande ouverture de la région sur elle-même. Pour cela, il faut absolument aller vers la suppression des barrières douanières qui sont deux fois plus élevées que la moyenne des barrières douanières dans le monde». Ce même discours revient sans cesse depuis maintenant de nombreuses années. Déjà en 2002, Mustapha Mansouri, le ministre marocain de l'Industrie et du commerce de l'époque, parlait d'une augmentation des échanges commerciaux de l'ordre de 80% entre les pays maghrébins et ce, seulement si les contraintes douanières étaient supprimées. Rien à voir avec les 3% d'échanges qui sont réalisés aujourd'hui entre les pays du Maghreb. «Les pays du Maghreb sont liés par une langue et des traditions partagées», raconte Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA). «Nos peuples sont mobiles et ont librement traversé les frontières au cours de notre histoire. Cependant, l'intégration économique est toujours restée un pas en arrière». On s'aperçoit que ces blocages économiques mais également politiques sont toujours en vigueur en 2014. Les barrières non tarifaires constituent également une raison de ce retard, sans parler de la lourdeur des contraintes bureaucratiques et règlementaires. «L'absence de procédures claires concernant les importateurs et les exportateurs et l'ouverture des régimes régissant l'IDE sont autant de points à travailler en urgence afin de pouvoir entamer une union sur des bases saines», affirme Lagarde. «J'avais bon espoir qu'en 2013 vous arriviez à déboucher sur un code des investissements étrangers qui nous soit commun. Je ne saurais vous engager plus à développer ce code, à le finaliser et à en faire le principe applicable à l'ensemble de vos économies», suggère-t-elle. Il ne faut pas non plus oublier des chantiers importants tels que le développement des infrastructures pour faciliter le commerce entre les pays du Maghreb et l'harmonisation des systèmes de financement face aux nombreuses difficultés pour accéder au crédit, rappelle la directrice du FMI qui insiste aussi particulièrement sur l'élimination des échanges informels présents à de multiples niveaux au sein des pays du Magrheb.