C'est aujourd'hui que s'ouvre la troisième édition du Forum des entrepreneurs magrébins, qui connaît la participation de plusieurs centaines d'acteurs économiques des cinq pays du Maghreb arabe. Ces femmes et hommes d'affaires ont tous répondu à l'appel du l'Union maghrébine des employeurs, organisation qui regroupe les patronats des cinq pays, pour débattre pendant deux jours des questions insistantes concernant l'intégration économique maghrébine. 25 ans après la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA), l'intégration entre les pays membres est une chimère. Le commerce intra-maghrébin représente aujourd'hui à peine 3% des échanges commerciaux de l'ensemble des pays du Maghreb arabe. Comment remédier à cette situation? C'est ce qui sera justement décrypté par les hommes d'affaires qui connaissent véritablement le terrain et qui pourront apporter des réponses réalistes et concrètes aux différentes problématiques qui empêchent l'intégration économique maghrébine. Tout le monde s'accorde sur le fait qu'il est grand temps de passer à l'acte car le coût du non Maghreb, estimé à 2,5 points du PIB pour chacun des pays, est un grand frein à l'heure où tous les regards se tournent vers l'Afrique comme terreau de croissance. Mais au-delà du débat, cet évènement sera sanctionné par une annonce de taille, celle de la création de l'Union maghrébine du commerce et de l'investissement (UMCI). Cette entité aura pour rôle de proposer un mécanisme applicable et adapté en vue de développer les échanges entre les pays du Maghreb arabe. Aussi, il est attendu que cet organisme soit un «catalyseur» pour créer la confiance et lever les entraves à l'investissement, selon l'expression de Meriem Bensalah-Chaqroun, la présidente de la CGEM, lors d'une réunion des membres fondateurs de l'UME. Au regard de ce qui précède, le projet d'intégration régionale semble être porté en partie par le secteur privé qui multiplie les démarches et les actions dans ce sens. La mise en route de l'UME a, en effet, été l'élément déclencheur de toute cette dynamique remarquée actuellement. Néanmoins, même si les entrepreneurs souhaitent aujourd'hui prendre en main le devenir de cette intégration, cette dernière demeurera une intégration uniquement économique. L'aspect politique n'est pas à négliger. Tant que celui-ci ne donne pas une véritable impulsion à une intégration régionale à tous les niveaux, l'Union du Maghreb arabe restera sans âme.