C'est bientôt la fin du suspense sur l'éventualité d'une hausse des prix du pain. La rencontre tant attendue entre le chef de gouvernement et la Fédération nationale des boulangeries et pâtisseries (FNBP) devrait se tenir dans les jours à venir. À en croire le président de la FNBP, Houssein Azzaz, ce face-à-face serait prévu «la semaine prochaine, avec la participation de plusieurs départements ministériels concernés par la question». À l'issue de ce rendez-vous, les consommateurs pourront probablement être fixés sur l'évolution des prix de cette denrée quasi indispensable dans l'alimentation. «Nous sommes confiants. Nous espérons parvenir à un consensus avec le gouvernement», déclare le président de la FNBP. Après plusieurs menaces d'augmentation des prix du pain qui ont obligé le gouvernement à les inviter au dialogue, les boulangers s'attendent désormais à un feu vert pour passer à l'acte. Il s'agira alors des augmentations variant entre 0,10 et 0,30 DH en fonction des régions. Mais cette issue ne serait pas l'unique voie de sortie. Conscient des répercussions sociales d'une nouvelle hausse des prix, l'Exécutif pourrait encore une fois opter pour une subvention, via des mesures d'accompagnement, afin de limiter les pertes des professionnels. Autre arc à l'actif de Benkirane, l'application des termes du contrat-programme 2011-2015, qui lie la profession à l'Etat. Ces points ont été déjà discutés début décembre dernier entre la FNBP et le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance. Ce contrat-programme prévoit entre autres chantiers de qualifier et de moderniser les entreprises de ce secteur, qui ne manque pas d'être stratégique. À ce jour, la FNBP revendique 15.000 unités modernes (plus 20.000 unités traditionnelles ne faisant pas partie de la FNBP), qui produisent quotidiennement 95 millions environ de miches ou baguettes. D'ailleurs, en dehors de l'allègement des coûts de production, la lutte contre la concurrence déloyale des boulangers-pâtissiers informels et le contrôle des réseaux de distribution constituent les revendications phares de la Fédération. «La balle est dans le camp du chef de gouvernement. Nous sommes convaincus que nous pourrons trouver des points d'entente via le dialogue». L'issue ne saurait être meilleure, aussi bien pour les deux parties que pour les consommateurs, surtout si une hausse des prix ne s'ensuit pas.