Un temps d'attente plus long que d'habitude, des usagers pressés et impatients qui quittent les quais pour chercher d'autres moyens de transport, des rames bondées et des conducteurs parfois inexpérimentés appelés pour assurer le service partiel. C'est en somme le spectacle observé hier, mercredi 2 octobre, sur le réseau du tramway de Casablanca, lors de la première journée de grève de 48 heures décrétée par le syndicat Casa Tram, affilié à l'Union des fédérations nationales et professionnelles du transport au Maroc. Sur une des stations situées sur le boulevard Abdelmoumen, comme cela devait probablement être le cas partout ailleurs, les agents de Casa Tram prenaient le soin d'informer les passagers avant leur accès aux quais : «le tramway va arriver en retard. Le temps d'attente peut varier de 15 à 30 mn, voire jusqu'à 1h». Si une bonne partie se résignait à attendre, certains préféraient tout bonnement rebrousser chemin. D'autres, qui n'avaient pas connaissance du mouvement de grève, interrogeaient sur les raisons de ces premières perturbations importantes depuis l'entrée en service du tramway de Casablanca le 12/12/2012. Une dizaine de rames en service Sur le terrain, difficile de soutirer la bonne information aux agents en service. Cependant, du côté des grévistes, on justifie ces perturbations par «le refus de la direction générale de satisfaire les revendications des salariés». Ces requêtes d'une partie des employés- la direction parle de 158 grévistes sur un effectif total de 600 personnes- portent essentiellement sur l'augmentation des salaires, l'amélioration du climat de travail, ainsi que sur des acquis sociaux (www.leseco.ma). Après plusieurs menaces avortées par les médiations des autorités de la ville de Casablanca, c'est finalement en ce début d'octobre que les syndicalistes ont mis leurs menaces à exécution. Les négociations entre direction et syndicalistes ont pourtant eu lieu la veille de la grève à la préfecture de Sidi Bernoussi, mais elles n'ont abouti à rien. Conséquence : le bon déroulement de la circulation des rames a été sérieusement perturbé. La direction de Casa Tram devait publier un communiqué en fin de journée pour évaluer l'impact de cette grève. À l'heure où nous mettions sous presse, cette note d'information n'avait pas encore été établie. Toutefois, l'exploitant avait indiqué la veille que seules «14 rames» sur environ 33 allaient être mises en circulation. Pour leur part, les syndicalistes n'excluent pas l'idée de prolonger le mouvement de grève, bien qu'ils se disent disposés à retourner à la table des négociations.