A partir de l'année prochaine, la Haca présidera le Réseau francophone de régulation des médias. Annonce en a été faite lors de la clôture des travaux de la première conférence de ce réseau, tenue du 16 au 17 novembre à Marrakech. Cette rencontre fut l'occasion de faire le bilan des démarches entreprises en matière de régulation audiovisuelle. Dans ce domaine, force est de constater que le Maroc a entrepris de grandes avancées par rapport à ce qui se fait dans le monde arabe et en Afrique. Mais le plus dur est à venir. Depuis sa création, la Haute autorité de la communication audiovisuelle a dû intervenir sur plusieurs dossiers chauds, notamment en ce qui concerne le pôle public. Ce paysage a connu une certaine métamorphose ces dernières années, avec la création de plusieurs chaînes et le changement récent du statut de Medi1Sat. Pas de doute, réguler tout ce « beau monde » n'est pas une mince affaire. À la question de savoir si la HACA joue pleinement son rôle en tant que régulateur, les avis des spécialistes et des acteurs du paysage sont partagés. « Si la HACA trouve le moyen d'imposer sa voix lorsqu'il s'agit des opérateurs privés, c'est loin d'être le cas pour le pôle audiovisuel public », déplorent certains observateurs. D'aucuns estiment que le pouvoir de l'organe de régulation s'arrête aux portes du pôle public. Ils citent parmi d'autres exemples le fait que la HACA n'a pas eu l'occasion d'intervenir dans le chantier de la Télévision numérique terrestre (TNT), mais aussi les décisions timides prises par l'organisme lorsqu'il est question du respect de pluralisme politique et de la diversité linguistique et culturelle. Des décisions qui ne dépassent jamais le stade de l'avertissement. Les sages manquent d'autorité Pas de quoi inquiéter les responsables de nos chaînes nationales. D'où la nécessité de renforcer davantage le rôle de la HACA qui prend souvent davantage l'allure de spectateur dans certains dossiers relatifs au pôle public. Comment? Cela doit commencer d'abord par la refonte de la loi relative à la communication audiovisuelle, l'objectif étant d'accorder plus de pouvoirs au régulateur pour mettre fin à certains dérapages des entités du pôle audiovisuel. La Haca hors la loi ! La Haca contrôle tout le monde, mais qui contrôle la Haca ? Depuis février 2009, les sages auraient dû céder leurs confortables fauteuils à leurs successeurs. Leurs mandats respectifs sont arrivés à terme, mais le gouvernement ne semble pas pressé de nommer les nouveaux membres du Conseil supérieur de la Communication audiovisuelle.