Benkirane tente de ne pas fléchir face à la succession des événements qui ne tournent assurément pas en sa faveur. Le chef du gouvernement qui gère les affaires courantes s'est exprimé sur un ton catégorique devant des milliers de jeunes et de membres réunis à l'occasion de la 9e rencontre nationale de la jeunesse du parti. «Tous ceux qui pensent que le gouvernement n'a pas été capable d'assumer ses responsabilités n'ont qu'à se diriger vers des élections anticipées», a lancé Benkirane, qui pensait certainement à son ancien principal allié au sein du gouvernement. «Le gouvernement peut se glorifier du fait que depuis sa nomination, la rue s'est calmée malgré toutes les calamités qui entourent le Maroc», a ajouté le chef du PJD lors de son intervention inaugurale des travaux de cette rencontre, qui se poursuivra jusqu'au 1er septembre. Le n°1 du PJD n'a pas abordé l'état d'avancement des pourparlers entre les partis de la majorité et le RNI sur la nouvelle ingénierie gouvernementale, notamment après le changement intervenu à la tête du département de l'Economie et des finances. «Rien n'est encore décidé à propos de la répartition des postes ainsi que sur l'architecture du gouvernement. L'intérim qui sera rempli pour le poste de ministre de l'Economie et des finances est dicté par les exigences d'élaboration de la loi des finances 2014», indique pour sa part un député du parti. La rencontre organisée par plus de 3.000 jeunes militants s'attend à ce que les divers thèmes proposés au débat puissent dégager une position définitive par rapport à plusieurs questions partagées entre la jeunesse du parti, le Conseil national et les membres du secrétariat général. Les exigences de la participation au gouvernement et les tractations relatives à la situation de la gestion des affaires courantes ont, pour leur part, imposé au PJD un nouveau redéploiement, essentiellement entre les jeunes et les députés du dudit parti. Une adaptation dont l'évaluation n'a pas été faite après plus de 20 mois de participation au gouvernement et qui reste une question étroitement liée à la promotion du rôle des jeunes dans l'occupation des postes à responsabilité. Il faut rappeler qu'une demande de tenue d'une session extraordinaire du Conseil national du PJD est toujours entre les mains de Benkirane, qui n'a pas encore de visibilité sur la date de sa tenue. De même que les statuts du parti, qui ont été réformés en 2012, prévoient en effet un recours systématique au Conseil national du PJD pour toutes les questions stratégiques, et ne laissent que peu de place aux décisions unilatérales des membres dirigeants. Si la 2e rentrée politique dudit parti, en tant que membre de la majorité, se montre pénible, l'impact du climat régional est très mal supporté par les jeunes du PJD, qui semblent aller très loin dans leur soutien aux frères musulmans d'Egypte. Une attitude qui ne peut que compliquer davantage la mission de Bernkirane, pour contenir la pression de la base de son parti face à cette question.