Kamil El Kholti de la Fédération Royale Marocaine de Golf (FRMG) et de l'Association Trophée Hassan II (ATH) Les Ecos : Le parc golf se développe au Maroc ? Kamil El Kholti : Le Golf est présent au Maroc depuis le début du 20e siècle, le premier parcours ayant été ouvert en 1921 à Tanger, suivis des golfs de Marrakech puis de Mohammedia. Cependant, c'est en 1971 que le Golf a réellement pris son essor au Maroc, avec la construction des 45 trous du Royal Golf de Dar Es Salam à Rabat, et c'est la création du Trophée Hassan II, initié par le roi défunt, que le Maroc est devenu une destination golfique internationale. Nous comptions, en 1990, 6 parcours publics (les Royal Golfs de Tanger, Meknès, Anfa, Mohammedia, Marrakech et Agadir). Aujourd'hui, nous disposons de plus de 30 parcours opérationnels et près de 15 autres golfs sont en projet ou en cours de réalisation, ce qui portera le parc golfique Marocain a près de 50 golfs. Il est à souligner que les tournois internationaux drainent en permanence une clientèle internationale friande de nouveaux parcours, recherchant l'ensoleillement remarquable de notre pays. Quels sont les tournois de haut niveau que le Maroc accueille actuellement ? Le Maroc a acquis au fil des ans une expertise remarquable pour l'organisation des tournois internationaux. Nous pouvons citer le Trophée Hassan II, qui fait partie intégrante de la P.G.A. European Tour, la Coupe Lalla Meryem qui fait partie du Ladies European Tour, ou encore l'Atlas Pro Tour, circuit promotionnel qui accueille 6 épreuves du Pro Golf Tour (circuit allemand). Nous accueillons actuellement les qualifications européennes à travers la Lalla Aïcha Tour School, dont la première édition s'est déroulée cette année. Cerise sur le gâteau, notre «proette» nationale, Maha Haddioui, a intégré le Tour européen. C'est la première joueuse marocaine à obtenir ses cartes d'accès. Comment les tournois sont-ils gérés ? L'Association du Trophée Hassan II (ATH), que préside le Prince Moulay Rachid et que dirige Soumaya Ouazzani, est le «bras armé» du Golf au Maroc puisque qu'elle gère, outre l'aspect organisationnel des tournois professionnels, la médiatisation de ceux-ci à la fois au national et à l'international. À titre d'exemple, Canal+ Golf a consacré plus de 16 heures d'émission, en direct et en différé, à la couverture du Trophée Hassan II à Agadir et à l'exceptionnel parcours du Palais Royal, ouvert spécialement pour l'occasion. L'association veille à ce que les tournois du circuit soient disputés dans différents golfs. Les régions d'Agadir, de Rabat, de Mohammedia, d'Essaouira, de Marrakech et de Larache sont concernées, et offrent aux touristes et aux visiteurs l'opportunité d'admirer les potentialités offertes par le Maroc golfique. En matière d'organisation, un partenariat harmonieux s'est donc établi entre la Fédération Royale Marocaine de Golf (en charge des Clubs, des règles, de la formation initiale et de la gestion administrative des relations internationales pour le golf amateur) et l'A.T.H, qui se charge de l'aspect compétitions et formation de haut niveau et des relations avec les instances professionnelles internationales (P.G.A. European Tour, Ladies P.G.A.A European Tour, etc.). Les prochains Championnats du Maroc de golf professionnels et amateurs ont, à ce titre, fait l'objet d'un partenariat entre la fédération et l'association. Le golf est donc devenu essentiel pour les activités touristiques, Le Golf est devenu un vecteur essentiel de développement pour la politique touristique au Maroc. Actuellement, on ne conçoit plus de réaliser un projet de resort immobilier sans y inclure un golf. Dans un environnement extrêmement concurrentiel avec l'émergence de nouvelles destinations Golfiques comme la Turquie ou la Bulgarie, le Maroc dispose d'une longueur d'avance, et il convient de la conserver. Pour cela, un partenariat est établi pour la mise en place d'un comité stratégique entre l'Office National Marocain du Tourisme (ONMT), l'ATH et la FRMG, en coordination avec le Ministère du Tourisme. Le golf est-il un sport seulement masculin ? Il serait erroné de croire que le golf professionnel se décline au Maroc au masculin, notre meilleur golfeur est une golfeuse. Maha Haddioui défend les couleurs de son pays sur tous les parcours internationaux : Afrique du Sud, Turquie puis Hollande et Allemagne en mai. Outre nos joueurs professionnels, nous encourageons les amateurs de haut niveau et les résultats commencent à être au rendez-vous. Cette discipline commence-t-elle à se démocratiser au Maroc ? Il est impropre de parler de vulgarisation du golf, mais plutôt d'ouverture du golf aux jeunes de toutes origines via les écoles de golf ouvertes dans tout les clubs du royaume. Ce sont des centaines de jeunes qui se familiarisent avec les arcanes de ce sport. Les meilleurs d'entre eux rejoindront la filière élite et constitueront l'ossature de notre équipe amateure, qui participera peut-être aux Jeux Olympiques de 2016 à Rio de Janeiro où le golf fera son grand retour. On accuse les parcours golfiques d'être voraces en eau.. Bien souvent, on fait cette remarque -justifiée- à propos du golf. Il fait beaucoup d'eau pour arroser fairways et greens, ce qui est une contrainte dans un pays comme le Maroc, pays en situation de stress hydrique. Cette contrainte a été prise en compte par les pouvoirs publics, et tous les nouveaux golfs ont à présenter dans leur cahier des charges un plan d'économie et de recyclage de l'eau. Pour les golfs en opération, diverses mesures ont été prises pour le recyclage des eaux usées, comme à Marrakech où l'on s'en sert pour arroser les parcours. À Mohammédia, on utilise de l'eau saumâtre. D'autres solutions ont été trouvées, comme le captage d'eau de mer traitée pour les golfs en bord de la mer, la plantation d'espèces de gazon économes en eau, ou encore la gestion électronique de l'arrosage, progammé pendant les heures les moins ensoleillées pour éviter l'évaporation. On voit donc que ces contraintes ont été prises en compte.