Les travaux des 48e Assemblées générales (AG) de la Banque africaine de développement prennent fin ce vendredi à Marrakech. Durant cinq jours et en plus des travaux axés sur la transformation économique structurelle de l'Afrique, les administrateurs et gouverneurs de la BAD se sont penchés sur plusieurs sujets relatifs à la gestion de l'institution panafricaine. Parmi les grandes décisions qui ont marqué cette assemblée de Marrakech, figure la confirmation du retour progressif du siège provisoire de l'institution basée à Tunis, à son siège initial d'Abidjan en Côte d'Ivoire. Ce retour progressif s'effectuera à partir de la fin de cette année et se poursuivra durant les prochaines années, conformément à la décision prise lors de la dernière session de l'AG de 2012, qui s'était tenue à Arusha en Tanzanie. La délégation ivoirienne conduite par son premier ministre, Daniel Kablan Duncan, et composée de plusieurs ministres a donné toutes les garanties aux responsables de la BAD pour que tout soit mis en œuvre pour faciliter le transfert du siège de Tunis à Abidjan. C'est en tout cas ce qu'a confié aux ECO, le ministre d'Etat ivoirien en charge du plan et du développement, Albert Mabri Toikeusse, au sortir de sa rencontre avec le président du Conseil des gouverneurs de la BAD, le ministre marocain de l'Economie et des finances, Nizar Baraka. D'ici fin 2013, un premier contingent de 500 membres du personnel est attendu à Abidjan. L'autre évènement marquant de cette édition de Marrakech, n'est autre que la décision prise par la Libye d'adhérer au Fonds africain de développement (FAD), relevant de la BAD. À cet égard, le ministre libyen des Finances, Al-Kilani Abdelkarim Al-Kilani Al-Jazi, a tenu à préciser que la décision de son pays de participer à ce Fonds a été guidée par la conviction que «les relations intra-africaines doivent être celles des peuples et des Etats, et non celles des individus, cela exige que les outils de la coopération soient fondés sur la transparence et l'expertise professionnelle». Pour le ministre lybien, il s'agit d'une démarche nouvelle qui dicte à «la Lybie nouvelle, que l'aide aux pays africains passe par des institutions transparentes, professionnelles et garantes de l'intérêt commun des peuples africains». Performance financière L'édition 2013 des Assemblées annuelles de la BAD a été également l'occasion pour l'institution panafricaine de présenter ses résultats financiers pour l'exercice 2013. Des résultats assez reluisants, selon le trésorier de la BAD, Pierre Van Peteghem, qui a précisé que l'institution «est notée AAA avec perspectives stables, par toutes les agences de notation». Selon les explications données par le management de la BAD, «ces résultats sont le fruit de la valeur élevée de la capitalisation de la banque et d'une prudente gestion financière. À fin 2012, les fonds propres de la Banque s'élevaient à 8,2 milliards de dollars». Les chiffres détaillés illustrent, bien plus que les mots, la bonne santé financière de l'institution. Ainsi son ratio d'endettement était de 50% à fin 2012 contre 86% en 2009, tandis que 95% des liquidités figuraient à la même période sur des placements notés AA ou mieux, alors que 339 millions de dollars étaient disponibles pour affectation. Selon Van Peteghem, ces bons résultats, couplés à une forte croissance économique du continent, permettent à la BAD de mettre en œuvre une nouvelle stratégie de développement. Les chiffres publiés dans le rapport annuel 2012 font ressortir que la BAD consacre 49% de son budget d'investissement à des projets d'infrastructures, soit un total de 2,7 milliards de dollars EU en 2012. C'est ainsi qu'a pu être financé, entre autres, le projet solaire de production électrique de Ouarzazate au Maroc (de 500 KW à terme). Pour pérenniser ces bons résultats, la Banque veut également faire preuve d'innovation en termes de recherche de nouveaux financements, notamment par l'émission d'obligations sur les marchés financiers internationaux et nationaux. Dans une même optique, la BAD propose la création d'un «Fonds 50 Afrique», c'est-à-dire, «d'une capacité spécifique pour attirer de nouveaux capitaux, qui sera complémentaire de la BAD», a expliqué Van Peteghem. Dans un communiqué publié par la Banque africaine de développement, les questions de la décentralisation et de la représentation de la BAD ont été également au centre des travaux. En plus du retour du personnel de la Banque à Abidjan, quatre nouveaux bureaux de la BAD devront être ouverts en 2013 au Congo, au Bénin, en Guinée équatoriale et en Mauritanie.