Le recrutement d'un directeur général est souvent entouré de discrétion, mais aussi d'incompréhensions. Ses missions et sa marge de manÅ"uvre doivent être claires dès le départ. Première sortie officielle pour la jeune Association marocaine des cabinets de recrutement (AMCR). A cette occasion, elle a choisi une problématique de taille : le recrutement des directeurs généraux. A quelle logique répond le processus ? Comment définir son profil ? Comment le trouver ? Comment définir son périmètre de responsabilités ? Quelles doivent être ses motivations ?… Bref, beaucoup d'interrogations pour un poste sensible dont l'attribution est souvent entourée de beaucoup de discrétion, voire d'incompréhension, selon les propos de Hamid El Otmani, président de l'AMCR. Entamant le débat, Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR, précise que le recrutement d'un tel profil part des besoins de l'entreprise. «Si l'entreprise est en phase de changement, elle doit s'entourer d'un profil de changement capable de restructurer l'entreprise tout comme si elle est dans une période de développement, le manager idéal devrait alors être un bon commercial». Evidemment, la liste des compétences d'un manager n'est pas limitative. De même, il est impensable d'évoquer l'Homme parfait. En revanche, il est des qualités techniques ou comportementales qui sont presque indispensables pour montrer la bonne direction, mobiliser les collaborateurs, gérer les crises, faire accepter ses idées et trouver des solutions aux problèmes quotidiens. Concernant le périmètre d'intervention, là aussi des questions se posent. «Rien ne sert de donner les clés de l'entreprise au nouveau manager si le propriétaire utilise les doubles», ironise Ahmed Rahhou, PDG du Crédit immobolier et hôtelier (CIH). Tout doit être clair dès le départ sur la mission du nouveau DG, sa marge de manœuvre et les tâches les plus basiques comme le recrutement, le licenciement, la stratégie… C'est pourquoi Saad Benkirane, DG du cabinet Idoine, précise qu'il faut distinguer entre les besoins du propriétaire et les attentes du DG. Le propriétaire qui va transférer ses pouvoirs au nouveau est-il dans une logique de prolongement ou de rupture de pouvoir? Toute la question est là. Pour sa part, Mohamed Ezzahaoui, directeur des ressources et de la programmation au sein de l'administration des Douanes apporte son éclairage sur le rôle du DG surtout dans la fonction publique. Pour lui, les enjeux de compétitivité, de performance et de qualité se trouvent aussi bien dans le privé que dans le public et que surtout il faut aimer les défis pour faire carrière dans le public. La question de la motivation a également été un sujet de discussion. Souad Benbachir, directeur général de CFG, note que la nature du projet à gérer doit être aussi attractive que la rémunération elle-même et que le partage des fruits de la réussite est tout à fait légitime pour un manager.