A peine 0.7% de progression depuis le début de l'année. Les mois se suivent et se ressemblent pour le secteur bancaire. Le ralentissement du crédit observé depuis plusieurs années se poursuit, et les variations de certaines catégories de prêts ont de quoi inquiéter. Selon les chiffres à fin août de Bank Al-Maghrib, l'encours bancaire des crédits n'a en effet progressé que de 0,7% depuis le début de l'année, à 724 milliards de DH. Seuls les financements immobiliers et à la consommation affichent des progressions relativement correctes : +5,2% pour le crédit logement, +2% pour les prêts aux promoteurs et +2,2% pour le crédit conso. Les facilités de trésorerie ont, eux, dévissé de 1,8% et le financement de l'équipement de 1,7%. Quant aux autres créances sur la clientèle (sociétés financières notamment), elles ont reculé de 5,1%. En gros, ce sont les crédits aux ménages (+4,8%) et au secteur public (+9,9%) qui permettent à l'encours bancaire de se stabiliser par rapport au début de l'année. Les financements aux entreprises sont, eux, en baisse de 2,1%. En plus de ce ralentissement de l'activité bancaire, les impayés sont montés en flèche. Les créances en souffrance ont en effet augmenté de 12,7% depuis le début de l'année, à près de 40 milliards de DH. Celles détenues par les banques sur les entreprises totalisent 21,7 milliards de DH, en hausse de 6,5% sur huit mois. Les impayés des entrepreneurs individuels s'élèvent pour leur part à 7,4 milliards, soit 32,7% de hausse. Quant aux particuliers, ils accumulent 10 milliards d'impayés, en progression de 13%. L'année 2013 est donc difficile pour le secteur bancaire, et les résultats publiés par certains établissements au titre du premier semestre montrent clairement que leur rentabilité s'érode. Heureusement que le secteur a pu ces dernières années renforcer ses fondamentaux pour pouvoir faire face à ces situations difficiles.